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Dans l’hémisphère sud la nuit prochaine

Si les leaders du Vendée Globe - le Britannique Alex Thomson en tête - sont maintenant sortis du Pot-au-Noir et profitent désormais d’un alizé d’est sud-est qui doit se renforcer progressivement, Yann Eliès, lui, n’est pas encore complètement tiré d’affaire. Le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir, qui compose encore avec du vent de secteur nord-est et des passages de grains, peut toutefois se satisfaire de ne pas avoir trop mal tiré son épingle du jeu dans cette zone de convergence intertropicale même s’il peut regretter son début de course. Une entame pénalisée par la casse de son hook de grand-voile. Mais comme il l’a rappelé très justement à la vacation de la mi-journée, ce mardi, la course est encore longue et il y a fort à parier que ses concurrents connaitront, eux aussi, leurs lots de petits pépins techniques. 

IMOCA QUEGUINER - LEUCEMIE ESPOIR 2016
© Alexis Courcoux

« J‘ai eu un gros grain ce matin. Depuis le soleil est arrivé. J’ai encore du vent du secteur nord-est. Il me reste encore une bonne demi-journée à faire avant d’être sorti du Pot », a commenté Yann Eliès, pointé en 8e position à 192 milles du leader, ce mardi. « Je pense que par rapport à Alex Thomson, nous sommes tous perdants. Il ne s’est quasiment jamais arrêté et n’est même presque jamais descendu en dessous de dix nœuds. Quand il sera dans les alizés soutenus et qu’il pourra tirer la barre, il va, à coup sûr, doubler son avance. C’est indiscutablement lui le grand gagnant de ces derniers jours ! », a ajouté le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir, bluffé, comme les autres, du joli coup réalisé par le marin britannique. 

Pénalisé par des problèmes de hook de GV

« Cela étant dit, par rapport au reste de la flotte, je pense que je ne m’en sors pas si mal, mais vu que je ne suis pas encore sorti d’affaire, ce n’est pas le moment de faire les comptes », a-t-il précisé. De fait, pour l’heure, il a d’autres chats à fouetter car en plus des conditions délicates du Pot-au-Noir, il doit gérer une chaleur écrasante. « C’est un vrai four, surtout à l’intérieur. Les manœuvres sont fatigantes et il faut penser à bien se réhydrater après. Il faut aérer un peu le bateau quand il n’y a pas trop d’embruns et ouvrir un peu le capot de la soute à voile. Clairement, on souffre de la chaleur mais on ne va pas trop s’en plaindre non plus ! », a relativé Yann qui ne peut s’empêcher, par ailleurs, d’être un peu déçu de son début de course. « J’aimerais bien être une cinquantaine de milles devant. J’ai eu des problèmes techniques récurrents à partir de 48 heures après le départ. J’ai cassé mon hook de grand-voile et le deuxième que j’ai mis ne fonctionnait pas très bien non plus au début. J’ai donc passé du temps à bricoler et ainsi accumulé pas mal de retard. C’est pour ça que je suis un peu en retrait », a détaillé le marin qui n’oublie pas, cependant, qu’il reste plus de 21 000 milles à parcourir.

La course s’inscrit dans la durée

 « Je me dis que chacun va avoir son lot de misères sur la durée. Si j’arrive à accrocher le wagon de devant et à sortir du Pot-au-Noir ce soir, je ne m’en tirerais pas trop mal, même si les écarts commencent à se distendre. A présent, on rentre dans une vraie course autour du monde, où on ne navigue pas à vue, où on n’a pas de contact avec les autres concurrents. On s’inscrit plus dans la durée, même si on n’exclut pas de se recroiser un jour », a conclu Yann Eliès qui devrait passer l’équateur tôt demain matin.