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Yann Eliès : « J’espère sortir du Pot-au-Noir dans la nuit »

Ce vendredi, à 1h16, après 67 jours 12 heures et 14 minutes de mer, Yann Eliès a franchi l’équateur, faisant ainsi son retour en hémisphère nord. Symboliquement, c’est évidemment un cap important de passé, reste que la course est encore longue puisqu’il reste encore 3 000 milles à parcourir pour rejoindre les Sables d’Olonne. Il faut donc rester concentré d’autant que la bagarre avec Jean Le Cam se poursuit. La bonne nouvelle, c’est que cet après-midi, elle a, de nouveau, tourné à l’avantage du skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir qui ne lâche rien et qui garder la main d’ici à la sortie du Pot-au-Noir, demain.

Photo du bord le 20 décembre 2016
© DR

Ca y est, vous voilà de nouveau la tête à l’endroit ?
« Oui, me voilà de nouveau dans l’hémisphère nord, cependant, d’un point de vue météorologique, je suis encore dans l’hémisphère sud car le vent est encore établi au sud-est. De fait, je suis dans le Pot-au-Noir. J’ai d’ailleurs eu un beau coup d’arrêt cette nuit lors duquel je suis resté complétement scotché. Je n’avançais plus qu’à deux-trois nœuds avec le courant. Depuis quelques heures, c’est reparti au vent de travers. Je m’attends à avoir des grains un peu plus conséquents au moment du coucher du soleil car c’est souvent là que ça se forme mais j’espère sortir du Pot dans la nuit. »

Vous êtes rentré dans le Pot-au-Noir quasiment simultanément avec votre passage de l’équateur…
« On peut dire ça. Je suis dedans depuis la nuit dernière mais ce n’est pas violent. Malgré tout, je dois être vigilant car dans un grain il peut y avoir 15 nœuds comme 30 ou 40. Dans cette zone de convergence intertropicale, la crainte est clairement de se retrouver en vrac, avec des voiles dans tous les sens. Et pour cause, on passe d’un mode « alizé » où les trucs sont bien réglés et où on a eu le temps de mettre ses petites affaires du bon côté, à un mode « grains » qui vient casser tout ça. Dès lors, on ne cherche plus la vitesse à tout prix mais plutôt la réactivité. Ce sont des trucs tout bêtes comme redescendre le deuxième safran, déplacer les voiles, mais il faut être dessus. A l’intérieur, dans une moindre mesure, c’est un peu pareil. Là, je suis petit à petit en train de faire migrer les choses de l’arrière vers le milieu. Bientôt je le ferai vers l’avant puisque je vais bientôt me retrouver au près. Tout ça prend occupe bien ! »

Un mot sur ce qui vous attend dans les prochaines 24-48 heures ?
« Dans la soirée, je vais vraiment rentrer dans le dur du Pot-au-Noir, c’est-à-dire dans sa partie la plus large, là où il y a le moins de vent. Je vais, à coup sûr, me prendre encore des grains. Mon but serra alors de parvenir à les négocier au mieux. Evidemment, ce que j’attends avec impatience, c’est le moment où le vent va basculer de façon durable au nord-est. »