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Yann Eliès : « Réussir à bien lancer la machine »

Logiquement bien marqué par son Vendée Globe bouclé en début d’année, Yann Eliès a mis tout en œuvre pour récupérer au plus vite et rempiler sur le circuit des Figaro Bénéteau avec, en ligne de mire, la 48e Solitaire Urgo – Le Figaro. Une épreuve dont il est, indiscutablement, l’une des figures et à l’issue de laquelle il espère devenir le premier marin à inscrire son nom pour la quatrième fois au palmarès. Reste que le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir le sait : pour atteindre son objectif, il va lui falloir retrouver tous ses automatismes et son mental de tueur. A J-3 du départ de la première étape, il y est presque. Pas question, cependant, de griller les étapes. Le navigateur est ainsi logiquement déterminé à construire sa course petit à petit.

Yann Elies, skipper du Figaro Queguiner-Leucemie Espoir
© Alexis Courcoux

Comment vous sentez-vous à quelques jours du départ ?

« Assez bien. J’ai l’impression que les choses se mettent bien en place. En tous les cas, je veux y croire. Le petit run disputé ce matin m’a fait énormément de bien car il m’a permis de lâcher un peu la pression. J’ai hâte de rentrer dedans. Je pense que je saurai vraiment si j’ai récupéré de mon Vendée Globe et si je suis en forme à l’issue des 24-48 premières heures de course. Pour l’heure, je n’ai pas encore retrouvé 100% des automatismes que j’avais les années précédentes. Je sens que je peux encore piétiner, voire même trébucher. Il va donc falloir que je m’applique sur le début de ma course, que j’arrive à mettre chaque chose à sa place. Un bon marin est un vieux garçon qui a ses petites habitudes et qui range tout minutieusement, il faut le savoir ! (rires) »

Vous êtes régulièrement monté en puissance depuis votre retour. On imagine que c’est satisfaisant autant qu’encourageant ?

« C’est vrai. Tout laisse à penser que je serai prêt le jour J, mais je n’ai aucune certitude car certaines choses demandent encore à être validées. Comme je l’ai dit, je pense que cela interviendra après la première nuit ou la première étape. Ce n’est qu’à partir de là que je saurai vraiment si tout va bien. Je m’attends à progresser pendant la course. C’est, évidemment, quelque chose que je n’avais plus vécu depuis longtemps car lors des dernières éditions auxquelles j’ai participé, je suis toujours arrivé avec un gros capital confiance, mais aussi une grosse influence psychologique sur mes concurrents. Là, j’ai ça à reconstruire et c’est ce qui va être la principale difficulté de ma course. Je dois d’abord me concentrer sur ces points-là avant de penser à une éventuelle quatrième victoire sur l’épreuve. Il va être important que j’arrive à prendre les choses dans le bon sens ».

Qu’est-ce qui va être important pour vous sur cette Solitaire 2017 ?

« Comme je le dis depuis un moment déjà, il va être essentiel pour moi de réussir à bien lancer la machine, de réussir à progresser tout du long et de ne surtout pas m’arrêter avant la ligne d’arrivée. Il faut que je parvienne à entrer dans une spirale positive et à y rester. A prendre un peu tout avec philosophie, même lorsque ça risque d’être compliqué. Je me prépare, par exemple, à ce que l’arrivée sur Gijón soit une grosse foire et à ce que ça parte un peu en sucette. Je me prépare également à ce que les dix jours que nous allons passer à Concarneau soient délicats à gérer. Il y aura là tout pour trébucher : la famille, les copains, les journalistes… Le fait de se trouver si près de la maison ne sera pas simple à appréhender. Quoi qu’il en soit, l’envie de me battre est là. Celle de me faire plaisir aussi. »