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Yann Eliès : « Du jeu et des enjeux »

Après deux jours et demi de répit, Yann Eliès et les 42 autres concurrents de la Solitaire Urgo – Le Figaro s’apprêtent désormais à prendre part au quatrième et dernier round de l’épreuve, un bloc de 505 milles qui va les mener jusqu’à Dieppe après avoir fait le détour par le phare de Wolf Rock, la cardinale sud Owers puis Antifer. Sur le papier, il s’agit de la plus longue étape de cette 48e édition, mais c’est aussi très certainement la plus technique. Effets de sites, courants, zones de transitions à la pelle… le menu est complet et il est, de ce fait, loin de déplaire à Yann Eliès dont la réputation n’est plus à faire dans les conditions délicates. Le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir est d’autant plus stimulé que le scénario météo annoncé est prévu de corser largement la donne, laissant la porte ouverte à des écarts phénoménaux et quelques surprises à l’arrivée. Pour le navigateur costarmorain, 6e au classement général après trois manches, le but est de remonter dans le Top 5, ce qui serait, post-Vendée Globe, une sacrée performance. Mais surtout, il s’agit de profiter et de prendre autant de plaisir que possible sur ce qui pourrait être, peut-être, sa dernière étape d’une Solitaire en Figaro 2.  

Yann Elies (Queguiner-Leucemie Espoir) lors du départ des pontons de la 3ème étape de la Solitaire URGO Le Figaro
© Alexis Courcoux

Si les trois premières étapes de cette Solitaire du Figaro 2017 n’ont pas été simples, celle qui se profile s’annonce franchement complexe. La bonne nouvelle, c’est que si elle peut en effrayer certains, elle donne le sourire à Yann Eliès, toujours satisfait lorsqu’un scénario est annoncé technique et tactique. Celui qui va débuter demain à 14 heures, et qui va se jouer entre Concarneau et Dieppe en passant par le Sud de l’Angleterre est, a priori, redoutablement subtil, même s’il plane encore quelques incertitudes. « Ce qui pourrait être super sympa, c’est qu’il y ait du jeu entre les brises thermiques et le vent synoptiques, avec plein de transitions, de passages à niveaux et de choses un peu délicates à aller chercher », explique Yann Eliès qui décortique chaque nouveau fichier météo avec attention.

« Content de finir par une étape comme ça »

« Hier, c’était vachement séduisant, avec une option aussi radicale qu’engagée, qui faisait quasiment aller jusqu’à Cherbourg avant d’aller à Owers », détaille le marin qui s’avoue emballé par le tracé, sans même parler de la météo. « C’est un parcours qui me plaît car il est très côtier et très technique, avec deux traversées de la Manche mais aussi une belle portion le long des côtes anglaises, un terrain de jeu que tout le monde ne connait pas forcément, où les routages sont toujours un peu à prendre avec des pincettes et où on a la possibilité de faire des choix assez tranchés. Je suis content de finir par ça », annonce le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir qui se réjouit également de terminer cette Solitaire par un morceau de plus de 500 milles pour la première fois depuis le départ de Bordeaux - les autres manches n’ayant, pour l’heure, pas dépassé les 420 milles, la Direction de course les ayant finalement toutes réduites.

La der en Figaro 2 ?

« J’aime le fait de retrouver des valeurs de durée et de difficulté. On a bien vu sur la grande étape au départ de Gijón que tout le monde n’arrivait pas forcément à bien négocier les dernières 24 heures de course. Là, ça va être encore plus long et, en plus, il y a toute la fatigue accumulée depuis le début. Ça ne va pas être simple mais je suis content de partir sur une étape comme celle-là. Je pense que l’on va y prendre un véritable plaisir. Et puis il y a des enjeux », rappelle Yann qui occupe, pour l’heure, la 6e place au classement général provisoire, mais qui aimerait bien rentrer dans le Top 5. « Si j’y arrive, je me dis que sera un beau Figaro. J’étais un peu frustré en arrivant de la troisième étape, mais j’ai relativisé. Si je finis dans les cinq premiers, ce sera déjà une super performance », concède le Costarmoricain, bien conscient qu’après un Vendée Globe, aucun marin n’a jamais fait mieux que ce qu’il est en train de faire en ce moment, mais aussi du fait qu’il s’agit peut-être de sa dernière Solitaire du Figaro en Bénéteau 2. « Je ne sais pas si je pourrai revenir alors j’ai décidé d’en profiter à fond ! ». C’est dit.