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L’IMOCA Quéguiner - Leucémie Espoir prend ses quartiers dans le port de Lorient.

Alors que Yann Eliès est en train de se battre pour défendre sa première place au classement général de la Solitaire du Figaro Eric Bompard Cachemire, son 60 pieds IMOCA a été mis à leau aujourdhui dans les eaux de Lorient. Contraint à labandon sur le Vendée Globe 2008, le briochin sera de retour en 2016, à la barre de ce monocoque optimisé tout lhiver pour pouvoir rivaliser avec les bateaux nouvelle génération. De retour en Bretagne, Yann aura à cœur de se familiariser avec cette belle machine décorée aux couleur de Quéguiner -Leucémie Espoir, avant le baptême, qui aura lieu le cinq juillet prochain.

23 juin 2015, Lorient, mise à l'eau du monocoque 60 pieds IMOCA Queguiner, skipper, Yann Elies.
© Yvan Zedda

Une étape symbolique
Il régnait comme un air de Vendée Globe ce matin sur les pontons de Lorient où le 60 pieds IMOCA de Yann Eliès a retrouvé son élément naturel. Entré en chantier le cinq janvier dernier, ce plan VPLP-Verdier de 2007 s’est offert une seconde jeunesse, et c’est sous un grand soleil, paré de ses nouvelles couleurs, qu’il a plongé dans les eaux lorientaises, sous le regard ému de Claude Quéguiner, venu assister à ce moment avec ses proches. « Au moment où le bateau sest mis à toucher leau, beaucoup d’émotions et de souvenirs sont remontés. Cest une grande fierté de voir ce projet aboutir et je pense beaucoup à mes parents qui sont là-haut. Je leur dédie cette journée, et toutes celles qui vont venir et qui seront merveilleuses.» confiait le président du Groupe Quéguiner. L’avenir en effet, réserve de belles émotions à bord de ce bateau à la barre duquel Yann s’élancera à la conquête de l’Everest des mers le 6 novembre 2016. Mais pour l’heure le briochin se démène dans la dernière étape de la Solitaire du Figaro. « Nous aurions aimé quil soit là aujourdhui, mais il est en train de se battre dans la pétole pour tenter de conserver sa première place au général et tenter de soffrir ce fameux triplé. Nous suivons la cartographie en permanence et nous espérons évidemment quil va gagner » confiait Bertrand Quéguiner, le Directeur Général de Quéguiner Voiles et Océan, avant d’ajouter : « Plusieurs salariés sont venus voir la mise à leau. Cest important. On sent quils ont un réel plaisir à être ici. Il y a un bel engouement autour du projet.»

Laboutissement dun long travail
Si ce moment est toujours symbolique pour les partenaires du projet, il l’est aussi pour l’équipe qui a travaillé tout l’hiver à rendre ce monocoque le plus performant possible. Après plus de six mois dans le bruit et la poussière des travaux, les membres du team étaient heureux de voir le bateau prêt à naviguer à nouveau. Mais derrière l’excitation de cette mise à l’eau, se cachait aussi une pointe d’appréhension, comme le concédait Erwan Steff, le chef d’orchestre du projet. «Cest toujours un moment de joie et de tension à la fois. De la joie, car cest laboutissement dun long travail et que tout devient plus concret, on se dit quon va enfin faire du bateau à voile. Et de la tension car lopération est délicate. La peinture est neuve, et pour nous la moindre éraflure prend lallure dun drame. Or, on demande à des grutiers de placer le bateau au millimètre près. Ce sont de vrais artistes, et tout sest super bien passé». En effet, non seulement la belle coque grise n’a subi aucune égratignure, mais cette mission délicate s’est déroulée en un temps record, aucun grain de sable n’ayant perturbé le déroulement des opérations «Nous avons été hyper efficaces car nous avons eu la chance davoir de belles conditions. Nous sommes sortis du hangar à 6h, et à 10h20, on avait un bateau mis à leau et mâté.» se félicitait Erwan, beaucoup plus détendu en fin de matinée.

De la mise à leau aux premières navigations  
Mais cette mise à l’eau n’est que le premier chapitre d’une longue et belle histoire qui s’écrira avec Yann. Sitôt rentré de la Solitaire du Figaro, le briochin aura à cœur de prendre ses marques en vue de la Transat Jacques Vabre qui s’élancera du Havre, le 25 octobre prochain. Mais avant cela, l’équipe technique aura encore un peu de travail «Il y a encore un peu de boulot, et de mise en place» confiait Ronan Deshayes le directeur technique du projet. «Il faut régler le gréement, mettre la bôme et les voiles en place et faire tous les premiers tests de mise en route des systèmes et de l’électronique. On se donne la fin de la semaine pour fignoler tout cela, avec lobjectif de faire une première navigation dès lundi». Intégralement révisé, le bateau a été optimisé afin de pouvoir rivaliser au mieux avec les IMOCA nouvelle génération. A défaut d’être doté de foils, ses dérives ont été modifiées, et sa quille a été fiabilisée. Toujours en construction, ce nouvel appendice ne sera greffé au bateau qu’à la fin de l’été. Mais pas le temps d’attendre, Yann souhaitait pouvoir s’entraîner et baptiser ce nouveau compagnon de course au plus vite, c’est donc avec l’ancienne quille qu’il parcourra ses premiers milles. Rendez-vous est pris, donc, pour le baptême qui aura lieu à Roscoff, le cinq juillet prochain, à partir de 10h30 au port du Bloscon. Les salariés du groupe et les bénévoles de l’association Leucémie Espoir y seront nombreux pour vivre et partager cet événement.