Actualités

J-3, le chrono s’accélère pour Yann Elies et Charlie Dalin

De retour au Havre après s’être accordé un petit break en famille, loin de l’effervescence qui règne sur les pontons de la Transat Jacques Vabre, Yann Eliès a retrouvé son co-skipper Charlie Dalin pour la dernière ligne droite avant le départ de cette course de 5400 milles en direction du Brésil. Briefings, rendez-vous médiatiques, points techniques et autres obligations rythment un agenda dans lequel chaque minute est soigneusement chronométrée. Et si la pression ne se fait pas encore tout à fait sentir, la météo elle se veut de plus en plus précise. Et les fichiers annoncent des conditions musclées pour le début des hostilités.

interview France info.
© DR

Parti se ressourcer en Bretagne, où il a pu profiter d’un dernier moment en famille, c’est reposé, et prêt à en découdre, que Yann Eliès a retrouvé l’agitation qui règne sur les pontons du Havre hier midi. A peine arrivé sur les quais du bassin Paul Vatine, le skipper de Quéguiner -Leucémie Espoir a fait un point technique avec son équipe, puis rejoint Charlie Dalin, qui, lui aussi a pris soin de souffler en peu, avant de se replonger dans le rythme de la compétition. Un rythme qui s’est intensifié à quatre jours du grand départ pour le Brésil. «Les journées semblent de plus en plus chargées, et notre temps de plus en plus chronométré, entre les obligations de course et les sollicitations médiatiques» confiait Yann avant de détailler le programme très planifié de ses journées: «Je vois le kiné de 9h à 9h30, ensuite je fais un point météo d’une demie-heure, puis j’enchaine les rendez-vous avec les journalistes et à 17h, je fais un point technique avec l’équipe. On revoit un système par jour, et on aborde le déroulé du départ, pour que chacun connaisse parfaitement son rôle ce jour là.»

C’est donc dans le cadre d’un emploi du temps chargé, que Yann et Charlie se sont présentés hier au briefing concernant les règles de sécurité. Un rendez-vous obligatoire pour les 84 marins qui aguerris ou pas, s’élanceront sur cette Transat de 5400 milles en direction d’Itajaï, au Brésil.
«Nous avons été retenus deux heures et demie hier pour faire un point sur la sécurité. C’est un peu long, surtout lorsque l’on a déjà assisté à ce type de briefing à plusieurs reprises, mais c’est toujours intéressant de rencontrer les personnes susceptibles de nous porter secours, et d’avoir conscience des difficultés et des contraintes pour nous récupérer » expliquait Yann. Même son de cloche de la part de Charlie, qui malgré un agenda extrêmement tendu, reconnaissait lui aussi l’importance de ces réunions, surtout que certains skippers n’ont jamais traversé l’Atlantique. «Ce briefing était un peu long mais c’est bien d’avoir en tête les procédures à mettre en place en cas de problème. Personne n’est à l’abri d’une avarie. Il faut être capable d’adopter les bons réflexes, et un petit rappel ne fait pas de mal.» confiait-il.

Et la question de la sécurité est d’autant plus pertinente, que les derniers fichiers météo promettent des conditions musclées au lendemain du départ. La question d’un report commence même à se poser dans les coulisses de cette édition. «La météo commence à s’affiner,  et l’un des deux fichiers dont nous disposons annonce du vent très fort, avec une dépression assez creuse qui se dirige sur nous. L’autre modèle est moins alarmiste, mais nous pourrions être obligés de partir plus tôt ou plus tard en fonction de l’évolution des données dans les heures qui viennent.» confiait Charlie, après s’être penché sur les derniers fichiers reçus.  Et Yann d’ajouter «C’est pas cool du tout ! Nous sommes vraiment en train de basculer dans l’automne, et nous risquons effectivement de nous prendre une grosse dépression, même si la situation peut encore évoluer.»
Une chose est sûre, si l’organisation décide d’avancer le départ d’une journée comme elle a le droit de le faire dans les instructions de course, elle devra faire ce choix avant 22 heures ce soir. Sans quoi elle ne pourra que retarder le début des hostilité autant de jours que nécessaires. Il y a deux ans, les skippers avaient dû patienter jusqu’au mercredi suivant pour s’élancer. Une affaire à suivre de très près…