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Yann Eliès et Charlie Dalin joueront la gagne !

Engagés sur la Transat Jacques Vabre 2015, c’est demain, à 13h30, que Yann Eliès et Charlie Dalin quitteront le Havre pour mettre le cap sur Itajaï. Après des semaines de préparation, le skipper de Quéguiner - Leucémie Espoir et son co-skipper ont hâte de s’élancer sur cette Transatlantique de 5400 milles en direction du Brésil. Et si la météo sera clémente au moment de s’échapper, elle promet de se durcir après quelques heures de course. Dotés de l’un des IMOCA les plus fiables de la flotte, Yann et Charlie feront partie des mieux armés pour affronter les conditions dantesques attendues dès lundi au Nord de la Bretagne. De quoi revoir leurs ambitions à la hausse, et jouer la gagne sur cette douzième édition !

Entrainement a bord du monocoque Imoca Groupe Queguiner-Leucemie Espoir en vue de la Transat Jacques Vabre - Skipper : Yann Elies - Co-Skipper : Charlie Dalin -
© Alexis Courcoux

La nuit commence à tomber sur les pontons du bassin Paul Vatine, et dans moins de 24 heures, les 42 tandems engagés sur la douzième édition de la Transat Jacques Vabre, quitteront le Havre pour mettre le cap sur Itajaï. Réunis à l’intérieur du monocoque Quéguiner- Leucémie Espoir, Yann, Charlie, et les membres de l’équipe, font un dernier point technique. Le bateau et les bonhommes sont prêts à en découdre. Et si la météo sera clémente pour le départ prévu demain à 13h30, les conditions vont rapidement se durcir. Dès lundi, des vents de 45 noeuds en rafales, et des vagues de sept à huit mètres de haut se dresseront sur la route des concurrents. «Ce n’est pas infranchissable, mais nous sommes à la limite haute de ce qu’il est raisonnable d’affronter » confiait Yann à propos de la météo annoncée. «Sur les routages, la route la plus courte nous fait jouer avec ce phénomène météo, et les dangers qui vont avec. Le dilemme est de savoir si nous choisissons de monter au front, en pensant que la machine est fiable, ou si nous décidons d’être raisonnables. Nous n’avons pas encore pris notre décision» confessait le briochin, dans un demi-sourire.

Et bien que la météo  s’annonce dantesque,«la Direction de Course n’a pas évoqué de plan B » comme le soulignait Charlie. C’est donc en connaissance de cause, que les marins devront choisir d’éviter le gros de la dépression, ou de s’y jeter pour faire la différence. Et la deuxième option est d’autant plus tentante, pour Yann et son co-skipper, qu’ils disposeront de l’une des machines les mieux armées pour affronter ce type de conditions. «Nous sommes sûrement la classe la mieux lotie de la flotte pour affronter cette météo. Et au sein même des IMOCA, nous avons l’un des bateaux les plus éprouvés. Les monocoques de la nouvelle génération ont très peu navigué, et leur foils ne sont pas encore très fiables. Nous avons une belle carte à jouer» confiait Charlie. Et Yann d’ajouter : «Je fais confiance à la Direction de Course, et je trouve bien que les marins soient responsables. Si j’étais sur un Multicoque de 50 pieds, la question de contourner l’obstacle ne se poserait pas. Mais nous, nous pouvons faire le choix de le franchir. Nous avons le bateau pour, et désormais nous jouons la gagne Elle est peut-être pour nous celle-là !» lançait le skipper de Quéguiner- Leucémie Espoir, dont les ambitions ont été revues à la hausse.

Prêts à défier les éléments, Yann et Charlie quitteront les pontons normands à l’aube demain matin. Dès sept heures, ils largueront les amarres, pour franchir l’écluse, et attendre au mouillage, que la procédure de course soit lancée. «Nous aurions aimé nous lever plus tard, mais nous avons fait le choix de sortir le bateau avec l’équipe. Une fois dehors, nous profiterons du temps d’attente pour faire une bonne analyse météo, et nous nous recoucherons une petite heure, avant d’attaquer au taquet !» confiait Yann, peu sensible à la pression qui règne sur les pontons. «Nous pouvons briller sur la première partie un peu côtière. C’est là que nous sommes forts. Nous allons nous éclater sur ces premières 24 heures» ajoutait le triple vainqueur de la Solitaire du Figaro. Une vision partagée par Charlie, tout aussi serein à l’approche du départ. «Le début de course sera hyper intéressant, puis il faudra survivre. L’objectif sera de sortir de la zone rouge avec un bateau à 100%, et non sur trois pattes. Une fois franchi ce cap, la partie sera loin d’être gagnée, car la route est longue, mais nous aurons mis toutes les chances de notre côté» soulignait le chouchou du public havrais.