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Entre 5 et 10% de performance gagnés au reaching

Pour Yann Eliès, il n’est jamais question de perdre de temps mais toujours d’aller de l’avant et de progresser. Il l’a, une nouvelle fois, démontré cette semaine, quelques jours seulement après la mise à l’eau et la toute première navigation de son 60 pieds après son important chantier. Le skipper de Groupe Quéguiner – Leucémie Espoir a, en effet, choisi de se confronter directement à deux de ses futurs adversaires du Vendée Globe –Jérémie Beyou (Maître Coq) et Morgan Lagravière (Safran) -, lors d’entraînements en rade de Lorient puis au large.

Navigation 26 avril avec Maître Coq
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Bonne nouvelle, même si les nouveaux systèmes du bord ne sont pas encore validés, le gain de performance, lui, a pu être observé face à deux IMOCA équipés de foils. Il va sans dire que le navigateur Costarmoricain et son équipe, qui s’étaient déjà réjouis du nouveau système de barre lors de leur première sortie en mer, le 21 avril dernier, ont ici un nouveau motif de satisfaction, même si le travail qu’il reste à accomplir est conséquent, en particulier celui qu’il va falloir impérativement terminer d’ici au départ en convoyage vers New-York, qui se précise pour mardi soir (3 mai).

Un entraînement en rade de Lorient, mardi, avec Maître Coq de Jérémie Beyou puis une navigation de nuit, entre hier et aujourd’hui, avec Safran de Morgan Lagravière, tel était donc le programme de ce début de semaine pour Yann Eliès et son équipe qui souhaitaient, multiplier les sorties en mer au plus vite et, avoir des éléments de comparaison pour continuer à avancer et se rassurer sur les modifications apportées cet hiver sur leur 60 pieds. « L’idée, pour nous, était la même que celle de nos deux concurrents : se confronter, faire des speed tests et voir ce que ça donne. De ce fait, nous nous sommes, tous les trois, bien prêtés au jeu. En ce qui nous concerne, nous sommes assez contents car nous avons vraiment l’impression d’avoir pas mal progressé par rapport à l’année dernière, notamment dans des conditions de reaching un peu engagées », a commenté Yann, qui a pu tester sa monture dans 25-30 nœuds, mardi, face à Maître Coq. « Nous estimons avoir gagné 5 à 10% de vitesse à certaines allures, dans le haut de range. L’an passé, le bateau plafonnait à 20 nœuds et là, nous avons déboulé à 22-23 nœuds avec des pointes à 25 sur mer plate, ce qui ne nous était encore jamais arrivé », a ajouté le marin, ce jeudi, fraîchement rentré d’une navigation de nuit qui l’a mené jusqu’à la pointe de Penmarc’h. « Le vent était un peu moins fort que mardi, avec entre 15 et 20 nœuds. Nous sommes partis au près avant d’obliquer vers le sud-ouest et d’enchaîner des bords de reaching assez différents, c’est-à-dire, à 70°, 90° et 110° du vent. Ca a vraiment été très intéressant d’autant que cela nous a permis de valider le système de barre mais aussi la structure du tableau arrière. Le point positif, c’est que nous sommes en mesure de naviguer tout de suite, qu’aucun gros problème ne nous empêche d’aller sur l’eau. Il reste cependant une multitude de petits détails à régler et nous allons devoir en solutionner impérativement une partie avant de mettre le cap sur les Etats-Unis. Pour l’heure, il y a une belle fenêtre mardi soir et nous aimerions vraiment pouvoir la prendre. D’ici là, nous devons parvenir à une configuration acceptable », a détaillé Yann qui a, par ailleurs, prévu une nouvelle navigation, demain, afin de valider sa nouvelle grand-voile.