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Une victoire pleine de panache !

Première course et première victoire pour Yann Eliès ! Le skipper de Groupe Queguiner- Leucémie espoir remporte la Solo Basse Normandie, au terme d'un finish de toute beauté. Une belle performance pour le double vainqueur de la Solitaire du Figaro, qui affiche clairement ses ambitions pour la suite.  

remise des prix solo duo basse normandie 2015

Il était 14h40, vendredi, lorsque les 24 figaristes ont pris le départ de la Solo Basse Normandie, première épreuve de la saison Figaro-Benneteau. Bien parti en bout de ligne, Yann s'est rapidement placé dans le groupe de tête, et c'est en leader qu'il a franchit vendredi soir la première marque du parcours. Un statut qu'il n'a plus quitté jusqu'à la bouée Videcoq, où Charlie Dalin s'est emparé des commandes. Aux coudes à coudes, les deux skippers ne se sont plus lâchés pour se livrer une belle bagarre dans la dernière descente sous spi... Une bataille d'empannages, qui a tourné à l'avantage de Yann. Le skipper briochin l'emporte sur le fil et franchit la ligne avec 18 secondes d'avance sur le skipper Macif. Thierry Chabagny prend la 3e place devant Paul Meilhat, vainqueur l'an passé. Epuisé mais heureux de ne pas avoir laissé échappé cette victoire Yann nous livre ses premières impressions sur la course.

Racontez-nous ce finish incroyable contre Charlie Dalin. Comment ça s'est joué?
« Ca s'est vraiment joué de peu, mais je suis devant, c'est ce qui compte ! Charlie Dalin m'a dépassé à la faveur d'une bascule sur le dernier bord de prés. Sur le dernier bord de portant, je n'étais pas très loin, mais je savais que ce serait dur de le doubler à l'approche de la ligne d'arrivée, car on fait toujours du marquage pour ne pas se faire dépasser. Et finalement, à la faveur d'une petite risée qu'il n'a pas vu, j'ai réussi à me décaler un peu, et à le doubler, puis à le contenir une vingtaine de mètres derrière moi jusqu'à la ligne d'arrivée. On n'a fait toute la fin de la course ensemble, et à un moment donné, je me suis dit : « là, si elle m'échappe, je vais être déçu !» Au final je gagne, donc c'est un finish sympa pour moi, même si Charlie, lui doit être un peu déçu. »

 

Avant le départ, vous disiez que le début de course serait très important. Ca s'est vérifié...
« J'ai réussi à prendre un bon départ, et ça m'a permis de saisir les bonnes opportunités pour être devant tout de suite. Or, cette course a offert peu de possibilités de revenir à ceux qui étaient derrière. Il faut dire que j'avais bien cadenassé le truc aussi. C'était éprouvant, avec des conditions vraiment exécrables : de la pluie, du vent, de la mer, et aucune visibilité. On a évolué toute la nuit en aveugle, on se demandait ce qui allait nous arriver dessus,  on voyait les feux des concurrents au dernier moment, et je dois avouer que quand le jour s'est levé, ça a été un peu la délivrance. »

 

Vous vous étiez préparé à affronter la tempête, vous avez aussi eu le droit à une belle guerre des nerfs ?
Physiquement, c'était bien engagé, avec pas mal de manœuvres, pas mal de changements de voiles, peu d'opportunités de lâcher la barre et de dormir. Et c'est encore plus dur quand tu es aux avant postes et que tu veux y rester. Il ne faut rien lâcher !  La dernière demi-heure de course a été un peu stressante mais je ne m'étais pas mis trop de pression. Je me suis dit: « bon là, de toute façon, les conditions sont tellement dures, tu fais ta course, et si à la fin, il y a une belle opportunité, tu mettras le paquet ! »

 

Au niveau de la concurrence, Charlie Dalin fait partie des jeunes que vous disiez vouloir surveiller. Cette première course conforte-t-elle votre sentiment sur la concurrence ?
« Oui. Les petits jeunes ont du mal à être tout le temps devant, mais quand ils ont une opportunité, ils savent la saisir. Ce sont des concurrents de plus en plus dangereux. Ils naviguent de mieux en mieux, et vont de plus en plus vite. Charlie sera certainement un bon client cette saison. On a moins vu Corentin Horeau, mais c'était un parcours assez cadenassé. Il ne fallait vraiment pas raté l'entame, et je ne sais pas si j'aurais réussi à finir dans les 3 ou 5 premiers si j'avais raté mon début de course. »

 

Quels sont les principaux enseignements que vous tirez de cette entrée en matière ?
« J'étais plutôt content de ma vitesse au départ dans le petit temps, dans le vent fort aussi.  La préparation météo a été faite par Christian Le Pape et Nico Lunven et c'était vraiment une bonne chose, même si depuis un mois, c'est assez étonnant, les fichiers météos ne sont pas très cohérents et il faut être capable d'improviser un peu. Physiquement je me sens bien mais il faut que je continue à faire du sport, ne pas lâcher pour être encore plus en forme. Il me reste deux mois avant la Solitaire pour être vraiment prêt donc il ne faut pas lâcher. »

 

Quel est votre programme pour les jours à venir ?
« Je pensais quitter Granville tout de suite, mais ça ne sera pas évident en raison des conditions météo. Il va falloir attendre un peu. La Solo Maître Coq, va arriver rapidement et il va falloir continuer à se préparer, mais j'avoue que là tout de suite, j'ai envie de savourer, de faire un petit break, et de profiter de ma famille, avant de m'y remettre à fond. »

La Solo Maître Coq, prochaine course de la saison aura lieu du 17 au 26 avril prochain aux Sables d'Olonne.