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Yann Elies, l’homme à battre cette saison !

C'est ce qui s'appelle, frapper un grand coup! Vainqueur de la Solo Maître Coq, un mois après sa victoire sur la Solo Basse Normandie, Yann Eliès s'affirme comme le grand favori de la Solitaire du Figaro Eric Bompard cachemire, épreuve reine du calendrier qui débutera dans cinq semaines à Bordeaux. Leader du classement général, au moment de s'élancer sur la grande course au large, le skipper de Groupe Quéguiner-Leucémie Espoir a franchi la ligne d'arrivée de ce parcours de 320 milles en 2ème position, dans le sillage de Xavier Macaire. Une performance qui lui a permis de conserver sa première place au classement général, et de prouver s'il le fallait, qu'il est l'homme à battre cette saison.

Podium
© Christophe Favreau

Vous aviez à cœur d'enfoncer le clou c'est chose faite ! A cinq semaines de la Solitaire vous envoyez un message fort à vos petits camarades ...

« C'est clair ! Même s'il y en a plein qui naviguent bien à l'image de Jérémie Beyou, Morgan Lagravière, ou encore Xavier Macaire, Yoann Richomme et Adrien Hardy qui font une très belle course ici, il n'empêche que pour l'instant, le patron c'est moi. Attention, il ne faut pas être trop confiant, rien n'est jamais acquis. Mais je serais présent, à la bagarre pour l'une des places du podium, ça c'est sûr ! »

Vous deviez initialement refaire une boucle vers l'Ile de Ré, mais le Comité a décidé de réduire le parcours. C'était une bonne chose ?

« Je n'ai rien lâché, et je dois avouer que j'étais hyper content qu'ils arrêtent la course à ce moment là. Ca n'est jamais facile de repasser devant la maison, en sachant qu'on va refaire une boucle, avec tous les risques que cela comporte quand on est bien placé. Je suis très content qu'ils aient  pris cette décision. C'était une très bonne chose. »


La victoire vous échappe de peu. Vous avez réalisez de belles performances sur ce parcours, à commencer par votre belle remontée en début de course.

« Oui, et j'ai accompli ma mission sur tous les objectifs que je m'étais fixé. J'ai tenté un ou deux trucs qui ne se sont pas forcément bien passés lors de la première journée, mais je n'ai pas fait de contre-performance et j'ai réussi à rester dans le haut de la flotte.

Après, je pense que j'ai fait la différence de nuit. On a un avantage, nous les anciens, par rapport aux petits jeunes, c'est qu'autant le jour ils arrivent à nous tenir, autant la nuit, ils ont du mal à faire comme nous, à naviguer comme de jour, les yeux fermés. Je pense que j'ai vraiment fait la différence à ce niveau-là. »


Quels sont les regrets s'il y en a ?

« Il faudrait que je progresse un peu sur ma vitesse au portant. Assez bizarrement, je ne me suis pas senti aussi à l'aise que d'habitude sur cette allure, à certains moments. J'attends un nouveau spi dans les jours qui arrivent, et je vais essayer de progresser avec cette nouvelle voile. Je vais aussi travailler mes réglages de safrans et de mât. Après, je dois être plus confiant sur les départs, ne pas avoir de complexe. Je sais que j'en suis capable. C'est toujours plus facile quand on ne passe pas la bouée de dégagement dans les 40. »

 
Vous vous êtes bien battu, et vous avez été dans le coup du début à la fin. Vous n'avez eu aucun répit sur ce parcours ?

J'ai mis beaucoup d'engagement, mais j'ai quand même réussi à pas mal me préserver. J'avais comme philosophie d'être capable de lâcher la barre, pour prendre le temps de manger, de me reposer, et de faire ma stratégie et ma navigation. Et puis, on a eu des conditions de rêve, avec du soleil, de la douceur, une mer plate, et 10/15 noeuds de vent. Même si c'était intense, on n'a pas eu besoin de se faire mal par rapport aux conditions météo. On est forcément moins épuisé moralement.

La concurrence était au rendez-vous. Est ce que  les skippers qui se sont montrés le plus dangereux sont ceux que vous attendiez ?

« Derrière notre trio de « vendéglobistes », il y a une meute de jeunes qui navigue très bien. Je pense à Adrien Hardy, Xavier Macaire, Thierry Chabagny, ou encore Charlie Dalin qu'on a moins vu cette fois-ci, mais qui sera présent. Derrière c'est serré. Personne ne fait vraiment la différence, le jeu est très ouvert. »

La Solo Concarneau va arriver vite. Est ce que vous y serez, et qu'allez vous privilégier d'ici là ?
« Je pense que je vais y participer, mais je ne me suis pas encore décidé. Il faut que je réfléchisse car je ne dois pas me mettre dans le rouge. J'espère recevoir quelques voiles neuves pour pouvoir les essayer. J'attends notamment un nouveau spi. On doit aussi démonter le mât pour un petit contrôle technique. Je suis très content car Enzo (Vincent Busnel), mon préparateur, fait son retour dans l'équipe après s'être sectionné le tendon extérieur du pouce il y a deux mois. Je sais que je vais pouvoir lui confier les clés du bateau, et qu'il fera un super boulot jusqu'au départ de la Solitaire. Je peux lui faire confiance les yeux fermés et c'est un vrai confort. »


Pleinement satisfait de cette semaine de navigation, Yann Eliès ne quittera les Sables d‘Olonne que lundi, après une réunion avec les organisateurs du Vendée Globe. L'occasion de se projeter sur cette course légendaire dont il prendra le départ l'an prochain, avant de se re-concentrer sur son Figaro.