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Yann Eliès : « Ça fait du bien de sortir »

Après avoir passé la longitude du cap Leeuwin hier, à 17h54, après 33 jours 04 heures et 52 minutes de course (soit 30 heures de mieux que François Gabart lors de la dernière édition du Vendée Globe), Yann Eliès poursuit sa route en direction de la Tasmanie, ce samedi. Le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir file à 14 nœuds de moyenne, au portant, poussé par une petite vingtaine de nœuds de vent et profite d’un peu de répit avant l’arrivée d’une nouvelle grosse dépression sur sa route prévue en début de semaine prochaine. Interview. 

Yann Elies, skipper de l Imoca Queguiner-Leucemie Espoir lors du depart du Vendee Globe 2016 - Les Sables d'Olonne le 06/11/2016
© Alexis Courcoux

Vous avez retrouvé des conditions plus agréables depuis hier. On imagine que ça fait du bien ?

« Clairement. C’est vrai que quand on passe autant de temps (trois jours, ndlr) enfermé à l’intérieur du bateau, sous un ciel de plomb et dans l’humidité la plus complète, le fait de remettre son visage au soleil est une sorte de délivrance. Ça fait vraiment du bien de sortir d’autant que ce matin, il faisait presque beau ! J’en ai profité pour m’aérer les pieds, enlever les grosses polaires et bricoler un peu. Maintenant, le soleil disparu de nouveau à cause du front qui nous rattrape mais depuis 24 heures, je suis en mode « cool ». J’ai le temps de bien dormir, de me reposer et de faire sécher l’intérieur du bateau. Heureusement car ça commençait à goutter de partout, y compris sur les parois et au plafond. A présent, le bateau est redevenu sec et sain. »

Un mot sur ce qui vous attend pour les prochains jours ?

« Jusqu’à demain, je vais naviguer au portant dans 25 nœuds de vent au max, c’est-à-dire dans des conditions relativement clémentes, mais en début de semaine prochaine, une nouvelle tempête nous attend au sud de la Tasmanie. Je n’ai pas encore décidé de la trajectoire que j’allais adopter par rapport à cette nouvelle dépression. Il faut que je bosse dessus. Le truc, c’est que la zone interdite des glaces est assez haute à cet endroit et qu’elle ne laisse qu’un couloir de 500 milles pour passer entre elle et la Tasmanie. C’est un vrai goulot d’étranglement et cela ne laisse pas franchement la possibilité d’éviter le gros du coup de vent. Il y a encore 50 à 60 nœuds d’annoncés. Cela va donc être le principal souci à gérer après le week-end. »

Le reste ?

Ça va plutôt bien. Je suis allé piocher dans le sixième sac de nourriture pour trouver du parmesan, même si je n’ai pas encore terminé le quatrième. Au final, je suis un peu comme une fourmi, je mets des trucs de côté. En tous les cas, en ouvrant ce nouveau sac, j’ai eu la bonne surprise de trouver des petits cadeaux comme une grosse paire de chaussettes en laine ou une grosse tablette de chocolat noir Cadbury que j’adore. Ça fait plaisir. »