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J-2 : Les derniers préparatifs

Dans quarante-huit heures, Yann prendra le départ de la Solitaire du Figaro pour la seizième fois de sa carrière. L’expérience, le briochin n’en manque pas. Sa grande première, c’était en 1997, il avait vingt-trois ans. Depuis le skipper de Groupe Queguiner - Leucémie Espoir s’est forgé une réputation et un mental de champion.

Yann Elies (Groupe Queguiner-Leucemie Espoir) invite de la matinale de RTL2 - Solitaire du Figaro Eric Bompard cachemire 2015 - Bordeaux le 29/05/2015
© Alexis Courcoux

Une météo incertaine
Réveillé tôt ce matin, pour participer au Grand Morning d’RTL2 en compagnie d’Isabelle Joscke, Yann Eliès s’est plié avec plaisir à ce rendez-vous médiatique. Mais à deux jours du départ de la Solitaire du Figaro, le briochin n’avait qu’une hâte, retrouver son ordinateur pour se plonger dans ses fichiers météo. « Pour l’instant, le scénario reste difficile à établir. C’est un vrai bordel ! La seule constante, c’est qu’on devrait partir avec un peu de vent de Nord-Ouest, puis avoir un passage de front un peu musclé le lundi en fin de journée » confiait-il, les yeux sur son écran. « À priori, mardi, on aura une nouvelle situation anticyclonique et on devrait contourner le Cap Finisterre au portant, mais tout cela reste aléatoire. » ajoutait-il. La flotte devrait donc faire face à des conditions très changeantes sur ce parcours de 461 milles en direction de Sanxenxo, en Espagne. Mais loin de contrarier Yann, les humeurs d’Eole semblaient le satisfaire ce matin. « Plus il y a de transitions, plus c’est compliqué, et mieux c’est pour moi. Il y a certes toujours le risque qu’un gars parvienne à s’échapper, c’est à double tranchant. Mais ce sont des conditions qui me vont bien » assurait le briochin.  

Un début de parcours redouté de tous
Si la météo reste incertaine, le parcours lui, n’a plus de secret pour les quarante figaristes qui l’ont épluché à la loupe. Redoutée de tous, qu’ils soient bizuths ou aguerris, la sortie de l’estuaire de la Gironde, sera le passage le plus difficile à négocier. «J’ai vraiment hâte d’être sorti de l’estuaire, et j’espère y parvenir sans encombre. Je n’en fais pas des cauchemars, mais presque» confiait Yann en rigolant. « J’ai encore en mémoire cette image de Simon Troël à la barre, posé sur un banc de sable, en attendant que la mer remonte. Et il a attendu longtemps …» Les pièges, Yann les connait, et pour les déjouer, il sait que la fraîcheur sera un facteur clé. Pour performer il faudra être lucide. Et pour cela, dormir dès que possible et bien se nourrir. « J’aime bien me préparer de bonnes choses à manger» avouait-il. « Je vais emporter des fruits et des légumes frais : un melon, quelques tomates, des radis, et des petites carottes à grignoter. Je prendrai aussi du pain frais, du beurre, du fromage, et des petites pâtes préparées par Enzo. Chez moi, le lyophilisé, c’est vraiment une roue de secours ! » concluait-il en souriant.

La pression commence à monter sur les pontons. On sent bien, Enzo et moi, que l’on est l’équipe à battre, mais on prend ça comme un jeu. On a envie d’y aller ». Et s’il faudra patienter jusqu’à dimanche pour s’élancer, demain le prologue offrira une première occasion d’en découdre. Du côté des adversaires, Jérémie Beyou, le tenant du titre et triple vainqueur de cette épreuve, n’est pas au mieux de sa forme, pour s’être fait opérer du genou il y a peu, mais Yann le redoute d’autant plus. «Il faut toujours se méfier d’un homme blessé, car ça peut être une source de motivation supplémentaire. Jérémie a un énorme mental.  Et puis il n’y a pas que lui  ! Six ou sept autres concurrents sont dangereux. Sans oublier la petite surprise … Celle du gars que personne n’attend, et qui sort une belle étape !»

Ce soir Yann assistera au briefing météo du Pôle France Finistère Course au large. Un moment clé de sa préparation. Demain, la flotte disputera le prologue à 17h45, et mettra les voiles sur Pauillac, où le départ de la première étape sera donné dimanche à 17h.