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Yann Eliès : « Je ne m’en sors pas si mal »

On s’attendait à ce que la quatrième et ultime étape de la 48e édition de la Solitaire Urgo – Le Figaro (un morceau de 505 milles entre Concarneau et Dieppe, via le phare de Wolf Rock, la cardinale sud Owers et Antifer) crée des écarts monstres et chamboule tout le classement. À l’arrivée en Normandie, les bateaux sont finalement arrivés en rafale. Au bout du compte, pas de changement au sein de la hiérarchie du Top 6 déjà établie à l’issue des trois premières étapes. Nicolas Lunven remporte l’épreuve devant Adrien Hardy et Charlie Dalin. Yann Eliès termine pour sa part, sixième. Le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir a pourtant tout donné lors de ce dernier round qu’il a bouclé en 6e position, à moins de dix minutes du premier, mais il l’avoue : il a globalement manqué de feeling lors de ces trois semaines de course. Malgré tout, il peut se satisfaire de sa performance, qui reste, de fait, remarquable, pour une saison post Vendée-Globe.

Yann Elies (Queguiner-Leucemie Espoir) 6eme de la 4eme etape de la Solitaire Urgo Le Figaro - Dieppe le 23/06/2017
© Arnaud Pilpré

Trois jours et dix-sept heures de course, des petits airs évanescents pendant les 40 premières heures, des rebondissements à la pelle et des écarts infimes à l’arrivée : la quatrième étape de cette 48e Solitaire du Figaro s’est révélée aussi longue que palpitante. « C’était bien que ce soit long. Dans la durée, les meilleurs arrivent toujours à se sortir de tous les pièges et ça se joue davantage au mérite. En cas de coup de Trafalgar, cela laisse le temps de revenir, ce qui n’est évidemment pas le cas lorsque c’est court ou que c’est un bord de tout droit. En clair, cela évite les grosses surprises », a commenté Yann Eliès à son arrivée au ponton, manifestement pas mécontent de son étape. Une étape lors de laquelle il s’est battu aux avant-postes constamment, avant de finir par un joli duel avec Xavier Macaire qui a finalement tourné à son avantage. « J’ai bien aimé cette étape parce qu’elle a été très technique. Il y avait des coups à jouer en permanence. Grâce à ça, j’ai pu jouer devant parce que depuis le début, j’ai quand même toujours le sentiment de souffrir d’un petit déficit de vitesse. Je suis content aussi parce que j’ai pris un peu plus de plaisir que lors des manches précédentes », a avoué le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir, qui a connu des hauts et des bas lors de ces trois semaines de course. Mais qui décroche malgré tout une jolie sixième place au classement général, à 17 minutes du cinquième, Gildas Mahé.

Un chapitre qui se ferme

« Ça a été une Solitaire difficile pour moi, il faut bien le dire, car je n’ai pas bien vécu certains moments de la course. Au final, je ne m’en sors pas si mal, mais si je reviens sur l’épreuve, il faudra que ce soit dans d’autres conditions », a confié le navigateur, sur qui le tour du monde bouclé en janvier dernier a indiscutablement (et logiquement) laissé des traces. N’oublions pas que François Gabart, le vainqueur du Vendée Globe 2012-2013, avait avoué qu’il lui avait fallu près d’une année pour s’en remettre. « C’est sûr qu’une circumnavigation en solitaire, ce n’est pas anodin. N’empêche, c’est vraiment frustrant. Je n’étais plus habitué à naviguer derrière, à tirer dans les coins et à faire des trucs qui ne passent pas. Globalement, j’ai manqué de feeling.  Les choses ne se sont pas mises en place comme je l’aurais aimé. Néanmoins je pense que ça reste quand même une belle course », a conclu Yann Eliès qui achève ainsi un chapitre de six années sous les couleurs du Groupe Quéguiner, marqué par trois victoires dans la Solitaire du Figaro, en 2012, 2013 et 2015, puis une cinquième place dans le Vendée Globe. « Ensemble, nous sommes allés de belles surprises en belles surprises. L’histoire a été belle », a commenté le marin qui va à présent tâcher d’écrire le prochain chapitre de sa carrière avec le même succès que celui qui s’achève.