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Prêt pour la bataille finale

En approche du Cap Finisterre, les concurrents de la Solitaire du Figaro n’ont plus qu’une cinquantaine de milles à parcourir pour rejoindre Sanxenxo. Mais ces milles seront sans aucun doute, les plus éprouvantes de cette première étape. Après deux nuits en mer dans des conditions on ne peut plus changeantes, Yann Eliès et ses camarades de course commencent à accuser le coup. Et pourtant, c’est maintenant qu’il va falloir tenir.

Etape 1: Duel au Cap Finisterre - 3 juin
© Alexis Courcoux

Revenu aux avant postes la nuit dernière, tel un chat qui se faufile dans l’obscurité, Yann Eliès a retrouvé son fauteuil de leader au petit matin de ce troisième jour de course. « On avance à dix nœuds, ça va vite pour le moment. Je prends plus de plaisir qu’hier après-midi » a-t-il déclaré à la vacation de midi, avant d’ajouter un peu taquin : « J’affectionne plus les glissades que les remonte-pentes ».
Son statut de leader, Yann ne l’a plus quitté jusqu’à ce que Thierry Chabagny ne se glisse devant son nez à la faveur d’un joli coup cet après-midi. Le skipper de Gedimat, qui avait choisi une route un peu plus nord que le briochin, a plongé juste devant son étrave au moment de se recaler sur la route directe. Deuxième, puis quatrième, après qu’Alexis Loison et Gildas Morvan ne soit revenus au contact, puis de nouveau troisième, Yann pourrait être tenté d’appuyer sur l’accélérateur, mais il faudra être prudent dans les heures qui viennent, car des rafales à 35 noeuds sont annoncées au cap Finisterre. « Il ne faut pas que ça rentre à plus de 30 nœuds. C’est chaud, on peut casser du matériel » s’inquiétait le briochin à propos de ces prévisions. « J'ai préparé le petit spi. J'ai bien dormi cette nuit, je suis en train de charger les batteries du moteur, j'ai rangé mon génois, j'ai reculé le matos, j'ai mon ciré sous la main, mon gilet de sauvetage, j'ai sorti les barres de céréales, et les bouteilles d’eau » ajoutait le skipper de Groupe Quéguiner - Leucémie Espoir, parfaitement armé pour cette bataille dans des conditions ventées. Mais une autre bagarre, beaucoup plus sournoise se prépare dans la baie de Sanxenxo. « On ne sait pas encore comment aller à Sanxenxo. Ca risque de se jouer au petit matin dans la baie pour le final… On verra si cela se joue entre quatre - cinq bateaux, ou toute la flotte… Ca sent le coup de poker cette histoire ! » s’exclamait Yann, sans cacher son inquiétude quant à ce scénario. Nous ne sommes donc pas au bout de nos surprises ….