Actualités

Yann Eliès : « Content d’être là où je suis »

Après le flot d’émotions du départ, l’instabilité de la première nuit causée par les grains et le petit coup d’accélérateur au cap Finisterre, à présent Yann Eliès et les autres leaders du Vendée Globe évoluent avec une petite dizaine de nœuds de secteur nord-ouest à la latitude de Lisbonne et le moins que l’on puisse dire c’est que leurs trajectoires divergent depuis hier soir. De fait, certains, à l’image d’Alex Thomson et Jean-Pierre Dick, ont choisi de se rapprocher des côtes portugaises afin de bénéficier plus longtemps du vent soutenu et c’est à eux que reviennent les honneurs aux derniers pointages, tandis que les autres, parmi lesquels le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir ont poursuivi leur route vers l’ouest sur une route plus directe. Toute la question est de savoir qui s’en sortira le mieux après le passage de la dorsale qui prolonge l’anticyclone des Açores d’ici à demain soir. En attendant, il faut cravacher et à ce petit jeu, Yann, qui a réussi à tenir la cadence des « foilers » depuis le départ – il pointe en 6eposition ce mardi à 14 h - espère profiter de conditions plus favorables à son type de bateau (dérive droite), ces prochaines heures, pour grappiller quelques milles sur le trio de tête, légèrement détaché.  

Yann Elies, skipper de l Imoca Queguiner-Leucemie Espoir lors du depart du Vendee Globe 2016 - Les Sables d'Olonne le 06/11/2016
© Alexis Courcoux

« Ça a été dur de quitter Les Sables d’Olonne et ça a été un vrai déchirement de quitter la famille. Un départ de tour du monde, c’est toujours beaucoup d’émotions et on en ressort un peu vidé mais je me suis forcé à dormir et j’ai réussi à me reposer. A présent, la course est lancée ! C’est parti pour trois mois ! », a expliqué Yann Eliès, joint ce matin à la vacation officielle, avec un moral au beau fixe. Et le fait est qu’il a de quoi être satisfait de son début de course puisque qu’il a réussi à tenir le rythme avec les bateaux équipés de foils. « Je suis content de les voir encore à l’AIS », s’est amusé le navigateur qui pointe en 6e position ce mardi après-midi, et se permet de devancer Morgan Lagravière mais aussi Jérémie Beyou avec qui il a bien failli rentrer en collision cette nuit. 

« Moyen de se prendre une volée »

« On n’est pas passé loin l’un de l’autre ! Quoi qu’il en soit, je suis content d’être là où je suis car avec les conditions que nous avons eues lors de la première nuit, il y avait vraiment moyen de se prendre une belle volée. Finalement, le jeu des grains et des effets de site au niveau du cap Finisterre nous a permis de rester au contact des « foilers », exception faite d’Alex Thomson, Jean-Pierre Dick et Armel Le Cleac’h qui ont bien tartiné et qui ont été meilleurs », a détaillé Yann, avouant par ailleurs avoir été tenté, lui aussi, de longer les côtes portugaises. 

La carte de la sécurité

« J’ai hésité à y aller mais j’ai finalement préféré rester avec le paquet, jouer la carte de la sécurité. On va voir ce que ça donne. Pour l’instant, on peine tous un peu à avancer. La dorsale est en train de se coucher sur nous. Il semble que nous allons avancer avec elle jusqu’à ce qu’elle s’arrête. Ça risque d’être un peu longuet », a d’ores et déjà annoncé le Costarmoricain qui sait que jusqu’à demain soir au moins, il va devoir composer avec du vent faible. « Pour l’instant, on avance à 10 nœuds de moyenne. Le premier point positif, c’est que ce sont, a priori, des conditions favorables aux bateaux « classiques » comme le mien, le second c’est que l’on sent qu’on attaque le sud car je ne suis désormais plus qu’en polaire et bas de ciré », a conclu le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir.