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L’avarie de Yann à la loupe

Engagé dans la première édition de la New-York – Vendée, Yann Eliès s’est élancé dimanche soir, au large d’Ambrose Light. Malheureusement, moins de 20 heures après, le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir a percuté un OFNI (objet flottant non identifié). Ce choc a alors provoqué une déchirure de son puits de dérive bâbord et une voie d’eau le contraignant à se dérouter vers Newport pour réparer. Après près de 24 heures passées sur place avec son équipe technique à travailler activement pour colmater ce qui devait l’être, Yann a maintenant repris sa course avec un objectif de départ inchangé : boucler la Transat et ainsi décrocher sa qualification pour le Vendée Globe.

Yann Elies, skipper du monocoque Imoca Groupe Queguiner-Leucemie Espoir en vue de la Transat Jacques Vabre 2015
© Alexis Courcoux

Retour, étape par étape, sur l’incident (heure française)

29 MAI

21h40 : Après avoir quitté la marine de North Cove en parade, Yann Eliès et les 13 autres concurrents en lice dans la Transat New-York – Vendée prennent le départ de la course, près d’Ambrose Light situé à une petite vingtaine de milles au large de la Grosse Pomme. Le skipper de Quéguiner - Leucémie Espoir et les autres s’élancent alors pour 3 100 milles en direction des Sables d’Olonne, dans un épais brouillard mais poussés par une brise de sud soufflant entre 12 et 15 nœuds.

30 MAI

10h41 : Moins de 20 heures après le coup d’envoi de l’épreuve, alors qu’il évolue dans le groupe de tête, Yann Eliès contacte Erwan Steff, le Directeur administratif et logistique du team, peu après avoir percuté un OFNI (objet flottant non identifié). Yann explique alors que le choc subit par sa monture a provoqué une petite déchirure du puits de dérive bâbord ne lui permettant plus de naviguer dérive basse. « Je progressais au reaching à 15-17 nœuds de moyenne. Ca a été assez violent car le bateau s’est bien arrêté. Dans un premier temps, je suis allé voir l’étrave en me demandant si je n’avais pas percuté une bouée puis, constatant qu’il n’y avait pas de souci à cet endroit, j’ai directement filé au niveau de la dérive et là, j’ai tout de suite vu qu’il y avait une voie d’eau », déclare t-il alors.

11h : Après une inspection plus approfondie en lien avec Erwan Steff, et en accord avec Claude Quéguiner, la décision de raison est prise de se dérouter vers le port de Newport situé à environ 100 milles de la position du bateau, afin de réparer au plus vite et de repartir dès que possible. « Le puits de dérive est bien abîmé. Je rentre beaucoup d’eau dans le bateau et c’est le type de chose que l’on n’endigue pas avec une éponge. D’ailleurs, je dois faire marcher la pompe tous les quarts d’heures pour vider l’eau. Il n’y a aucun doute sur le fait que je doive faire demi-tour et m’arrêter. C’est vraiment plus sûr, car traverser l’Atlantique avec une telle voie d’eau, et avec le risque qu’elle s’aggrave, n’est pas franchement raisonnable, surtout à six mois du départ du Vendée Globe », explique Yann. Dans le même temps, Erwan prévient l’organisation de la course. Les services communication de Quéguiner Voiles & Océan et de la New-York Vendée se coordonnent alors pour annoncer ensemble la situation.

16h00 : Après avoir rassemblé leurs affaires et organisé leur déplacement, Erwan Steff, Ronan Cointo et Ronan Le Rest prennent la route pour Newport avec le kit composite qu’ils avaient conservé avec eux, « au cas où ». Une fois sur place, ils rassemblent les éléments complémentaires (résine, acétone…) pour être fin prêts à attaquer les travaux nécessaires dès l’arrivée du bateau.

20h10 : Yann Eliès s’amarre au ponton de la marina de Newport. Dès lors, le navigateur et son équipe s’activent pour évaluer et réparer les dégâts au plus vite afin de repartir en course dès que possible. « Dans un premier temps, nous allons reboucher le haut du puits de dérive sur le pont puis le bas sur la carène. Nous allons ensuite colmater le puits lui-même, puisque c’est là que j’ai ma principale voie d’eau. Le parti a, par ailleurs, été pris de rentrer la dérive dans le bateau. C’est finalement le moyen le plus simple et le plus rapide pour la faire rentrer en Bretagne ».

31 MAI

22h30 : Yann quitte Newport après 24 heures de boulot intensif consacré aux réparations pour toute l’équipe. « L’idée a toujours été de pouvoir repartir au plus vite, évidemment, et nous avons bien bossé pour ça. Maintenant, c’est reparti ! », lâche alors le skipper, conscient que ce « contretemps » va toutefois pas mal changer la donne au niveau météo sur le parcours. « Ca va être un peu plus compliqué qu’au départ, et mon temps de course sera, à priori, plus long. Selon les derniers routages, je devrais, en effet, mettre deux jours de plus que les copains de devant pour rejoindre les Sables d’Olonne. Au bout du compte, peu importe. Mes objectifs, à présent, sont de traverser l’Atlantique, de valider ma qualification pour le Vendée Globe et de trouver une belle complicité avec mon bateau. »