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Yann Eliès : « La révolution des foils est en marche »

Devant ils n’en finissent plus de dérouler ! Les quatre premiers, continuent, en effet, de cavaler à 18-20 nœuds de moyenne. Alex Thomson en tête, ils sont assurés de réaliser des chronos époustouflants à la latitude du cap des Aiguilles marquant l’entrée dans l’océan Indien. En ce qui le concerne, Yann Eliès devrait, lui aussi déborder le point le plus méridional du continent africain dans un temps canon. Il devrait, en effet, quitter l’Atlantique dimanche en fin de journée avec plus ou moins 24 heures d’avance sur le temps de référence (22 jours 23 heures et 46 secondes) établit lors de la dernière édition du Vendée Globe par Armel Le Cléac’h. En attendant, le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir, qui a empanné ce matin et se retrouve pour la première fois en tribord depuis Madère, va (enfin) mettre un grand coup de sud dans sa route et profiter de ce changement d’amure pour effectuer un « check-up » du bateau avant le passage de Bonne Espérance. 

Yann Eliès sur Quéguiner Leucémie Espoir
© Alexis Courcoux

Yann, quelles sont les nouvelles du bord ce jeudi ?

« Ça va bien. Le temps est gris, mais c’est assez lumineux malgré tout. J’ai plusieurs oiseaux noirs derrière moi. Ils me suivent depuis 24/48 heures. Je ne sais pas de quelle espèce ils sont mais c’est bizarre qu’ils soient là car dans le coin, il n’y a vraiment pas grand-chose. Il fait relativement bon même si ça caille un peu la nuit. J’ai toujours 20 nœuds de vent et je progresse sous grand gennak avec un ris dans la grand-voile mais je ne vais pas tarder à renvoyer maintenant que j’ai empanné. »

Vous êtes donc maintenant en tribord amure. Ça doit être appréciable de changer d’amure après 15 jours passés sur le même bord…

« Ça l’est et surtout ça permet de faire un petit check de pas mal de choses comme le côté de la grand-voile que je ne voyais plus depuis deux semaines ou encore l’état des bastaques car autant de jours sur un même bord, forcément ça tire un peu. Le truc, c’est que je ne vais pas rester longtemps en tribord. En ce moment, je fais un peu de sud et il est même temps que j’en fasse, mais à partir de ce soir, aux environs de minuit, je vais repasser en bâbord afin de me placer à l’avant d’un front chaud qui va être le principal centre d’action de cette fin de semaine. Un front qui va me permettre d’aller jusqu’au cap des Aiguilles. »

Ce fameux cap des Aiguilles où vous et les autres leaders de la course allez vraisemblablement réaliser des temps canons…

« A priori. Alex Thomson notamment, doit le dépasser ce soir (autour de 20 heures, ndlr). Son passage dans l’Indien correspondra approximativement au temps que nous avions établi en 2002 avec Bruno Peyron sur le maxi-catamaran Orange lors du Trophée Jules Verne. Nous étions 13 à bord ! Alors, certes, depuis le départ, les conditions météorologiques ont été particulièrement favorables pour les trois premiers, mais c’est quand même la preuve que la révolution des foils est en marche ! C’est vrai que la course est encore longue, mais les faits sont là. Pour ma part, j’espère aussi faire mieux qu’Armel Le Cléac’h il y a quatre ans. »