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Yann Eliès : « On sent que l’excitation monte à terre »

Alors que l’arrivée du vainqueur du huitième Vendée Globe est imminente aux Sables d’Olonne et que la ville Vendéenne est déjà en effervescence, au beau milieu de l’Atlantique nord, à la latitude des Canaries, Yann Eliès a fait un léger break sur Jean Le Cam. Le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir possède, en effet, plus d’une douzaine de milles d’avance sur son adversaire. Il est également repassé en quatrième position au pointage, ce jeudi. Ce classement reste toutefois à prendre avec des pincettes puisqu’il est établi par rapport à la distance au but et que dans le cas présent, en distance nord-sud, il reste en réalité à l’avantage de Jean-Pierre Dick même si l’écart entre les deux marins s’est effectivement bien comblé ces dernières 48 heures

Yann Eliès sur Quéguiner Leucémie Espoir
© Alexis Courcoux

Yann, comment ça se passe, aujourd’hui, à bord de Quéguiner – Leucémie Espoir ?
« Ca va plutôt pas mal. Jean (Le Cam) et moi sommes bien revenus sur Jean-Pierre (Dick). Au pointage, nous sommes même repassés devant lui mais ce dernier est établi par rapport à la distance au but or, ce qu’il faut regarder, c’est la distance nord-sud car, pour le moment, notre objectif est un point qui se trouve à environ 500 milles dans notre nord. Ce n’est qu’à partir de ce point que nous pourrons commencer à faire un peu d’est. En clair, cela signifie que je suis quatrième au pointage mais pas dans les faits. Par ailleurs, les conditions ne sont pas désagréables. J’ai remis une petite polaire cette nuit mais sinon, le jour, je suis encore en short et tee-shirt. C’est sûr que c’est nettement mieux que les températures négatives ressenties par les premiers la nuit dernière. »

Ces dernières heures, vous avez creusé l’écart sur Jean Le Cam puisque vous affichez un bonus de plus d’une douzaine milles sur lui, au dernier classement…
« J’ai effectivement fait un petit « break » sur lui depuis hier. Je pense que j’ai envoyé une voile que lui n’a pas envoyée, ce qui m’a permis de m’échapper un petit peu. Je suis cependant un peu surpris d’avoir réussi à creuser autant l’écart, mais ça fait du bien au moral. Cela étant dit, je devrais toujours buter avant lui dans les zones où il y a moins de vent, ce qui fait qu’il devrait revenir sur moi à certains moments. »

Un mot sur ce qui vous attend dans les prochaines 24-48 heures ?
« Actuellement, les conditions de navigations sont calmes et on en a encore pour quelques jours comme ça avant de basculer dans le régime dépressionnaire de l’Atlantique nord qui devrait nous emmener jusqu’à l’arrivée. Les derniers milles, eux, ne sont toutefois pas encore très clairs. On ne sait pas si on va buter sur des vents d’est comme les premiers ou si on va amener le régime dépressionnaire avec nous jusqu’au fond du golfe de Gascogne. La particularité de la ville des Sables d’Olonne, c’est précisément qu’elle se situe au fond du golfe. Aussi, les dépressions ont parfois du mal à y aller. »

Les premiers sont sur le point de franchir la ligne d’arrivée. Comment le vivez-vous ?
« En mer aussi, nous vivons à l’heure de l’arrivée des premiers. Je regarde les articles, je suis les classements… On sent qu’il y a de l’excitation et de la tension qui montent à terre. Pour nous, c’est cependant un peu frustrant car tout ça est encore loin. On aimerait bien à la place des premiers mais on sait qu’il nous reste encore une semaine de course. Ce n’est pas évident à vivre d’aussi loin mais on se rassure en se disant que ce sera bientôt notre tour. »