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Tanguy Le Turquais : « 2019, une année d’apprentissage »

Alors que la remise des prix du championnat de France Elite de course au large marque la fin de la saison du circuit Figaro, et que l’hiver pointe doucement mais sûrement le bout de son nez, Tanguy Le Turquais tire le bilan de sa première année sous les couleurs du Groupe Quéguiner, mais également de sa première saison sur le nouveau Figaro Bénéteau 3. 

Tanguy Le Turquais
© Bertrand Quéguiner

Si celle-ci a été particulièrement riche en émotions, avec de la joie mais également de la déception et de la frustration, elle a aussi été intense pour le navigateur. Le Vannetais, qui encourait de graves séquelles sur le plan neuronal, s’est battu pour se remettre sur pieds au plus vite et il y est parvenu, encaissant, certes, quelques petits revers, mais envoyant aussi de très bons coups. Dans ce contexte, il a naturellement développé sa capacité de résilience. C’est donc remonté comme un coucou et avec de vraies ambitions qu’il se tourne vers 2020, toujours fort du soutien du négociant multi-spécialiste en matériaux de constructions, le leader en Bretagne, Queguiner Matériaux. 

Il y a un an tout pile, Tanguy Le Turquais subissait une importante opération de la boîte crânienne susceptible d’engendrer par ricochet l’arrêt de sa carrière de navigateur. Soutenu par le Groupe Quéguiner, le Vannetais s’est battu pour se remettre sur pieds au plus vite et a ainsi attaqué sa première saison en Figaro Bénéteau 3 sous les couleurs de l’entreprise bretonne. « J’ai été très heureux de pouvoir courir cette année car ce n’était pas gagné au départ, et la saison a débuté sur les chapeaux de roues. Je reçu mon bateau très tôt et j’ai ainsi bien pu travailler avec Armand de Jacquelot en termes de performance. La Sardinah Cup a été une belle épreuve pour continuer de mettre au point le bateau et définir les bons outils. Cela s’est vérifié lors de la Solo Maître Coq qui m’a valu un très bon résultat : une 2e place. Un classement presque inespéré avec ce qui venait de m’arriver au niveau santé, et aussi compte-tenu du plateau exceptionnel de la course, avec 50 bateaux et toutes les têtes d’affiche », explique Tanguy qui s’est donc hissé sur le podium de l’épreuve, au nez et à la barbe de pointures telles qu’Armel Le Cléac’h, Michel Desjoyeaux ou Loïck Peyron, pour ne citer qu’eux. « Après ça, je pense que mon manque d’expérience sur le circuit m’a joué des tours. Je me suis mis beaucoup de pression et je suis arrivé avec beaucoup de fatigue sur la Solitaire Urgo Le Figaro, sans doute à cause de mon opération mais également à cause de tous les soucis techniques que l’on a dû régler sur le nouveau bateau. C’est très probablement pour ça que j’ai raté un moment clé de la course lors de la première étape. J’ai clairement manqué de lucidité quand, à la pointe Finistère, il a fallu décider d’aller au nord ou à l’ouest. Je suis reparti plein ouest et j’ai pris une bâche. Ensuite, je n’ai fait que courir contre le temps. Je n’ai donc plus vécu les étapes suivantes de la même manière, mais en tentant des coups un peu extrêmes pour essayer de me rattraper. Ça m’a coûté cher sur la manche 3 car j’étais tout proche du trio Alexis Loison, Anthony Marchand et Gildas Mahé qui s’est fait la malle à Aurigny. J’ai alors tenté le tout pour le tout, et c’est alors que je me suis échoué sur un caillou », relate le skipper de Quéguiner – Kayak à qui cet épisode a laissé des traces.


Tirer des leçons, rebondir plus haut et plus fort

« Ça a, évidemment, été un peu traumatisant. J’ai éprouvé à la fois beaucoup de peine et de honte mais heureusement, j’ai pu prendre le départ de la dernière étape et elle a plutôt été belle. Aujourd’hui, avec du recul, je me dis que tout ça a été une bonne expérience malgré tout. Je fais des erreurs mais j’en tire des leçons. Ça finira par payer. En tous les cas, j’y crois. Je sais qu’en prenant les choses avec philosophie, on avance et c’est pourquoi je suis très heureux que le Groupe Quéguiner me redonne une chance l’année prochaine. Lors de cette année 2019, j’ai appris énormément. Ça a été un bel apprentissage et il y a eu du positif, sur la Solo Maître CoQ, on l’a dit, mais aussi sur la Douarnenez – Gijón que j’ai terminée à la 6e place malgré quelques petits pépins techniques. Ça a été une course passionnante et ça m’a permis de finir la saison en solitaire sur une bonne note », commente Tanguy qui a ensuite pris part au Tour de Bretagne à la Voile en double avec Luke Berry, l’un des ténors du circuit Class40 qui l’a embarqué avec lui dans l’aventure de la Transat Jacques Vabre à bord de Lamotte – Module Création. Si celle-ci s’est trouvée trop vite avortée en raison d’un démâtage survenu au lendemain du départ de la course alors que le Vannetais et son acolyte étaient en tête, elle restera malgré tout une expérience de plus pour le navigateur qui a, d’ores et déjà, le regard tourné vers 2020.