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La Solitaire : l’école de la frustration et l'appel de la revanche !

Une semaine après le clap de fin de la Solitaire du Figaro, l’heure est au bilan. A têtes reposées, nos deux marins, Tanguy Le Turquais et Yann Eliès, reviennent sur leurs déceptions, mais également sur les performances qui ont marqué leur Solitaire du Figaro 2020. Une chose est certaine : tous deux veulent revenir pour confirmer l’année prochaine !

Entrainement de Tanguy Le Turquais (Figaro Groupe Queguiner - Inoveo) et de Yann Elies (Queguiner Materiaux - Fondation Leucemie Espoir) en vue de la Solitaire du Figaro 2020 - Port La Foret le 22/08/2020
© Alexis Courcoux

Qu'elle est difficile la Solitaire du Figaro !
Ils sont plusieurs navigateurs à dire que c’est la course la plus belle, mais aussi la plus difficile. La Solitaire du Figaro n’a pas dérogé à son image cette année encore, malgré un format spécial – pas d’étape à l’étranger et le dernier acte a été annulé faute de vent, dans un contexte particulier. Et ce ne sont pas les marins de Quéguiner, Tanguy Le Turquais et Yann Eliès, qui diront le contraire.

Tanguy (Groupe Quéguiner – Innoveo) regrette surtout le bord de la 2e étape entre Saint-Quay-Portrieux et Eddystone : « Ce sont 100 milles, 10 heures de navigation, qui ont tout changé. C’est le seul bord que je rate, mais je le paie cher. » Il faut dire que le skipper de Groupe Quéguiner – Innoveo accusera plus de 2 heures de retard sur le leader à l’arrivée à Dunkerque. « Le résultat général est bien au-delà de mes espérances. La Solitaire est vraiment cruelle. C’est l’école de la frustration. Par exemple, sur une autre course, t’es bon ou non, le résultat final reflète ta performance. Sur la Solitaire, étant donné que c’est une course au temps, tu rates un petit truc et la sanction est terrible. » Et il sait de quoi parle celui qui termine 27e au classement général, malgré de belles 1e et 3e étapes.

Un avis partagé par son co-équipier Yann Eliès. Après la Solitaire 2019, le skipper de Quéguiner Matériaux – Leucémie Espoir ne cache pas avoir beaucoup douté. Une remise en question accentuée par le confinement, dont il est sorti avec peu de confiance en lui. Un état d’esprit qui s’est ressenti sur l’eau et sur sa capacité à naviguer aux avant-postes. Mais les choses se sont petit à petit mises en place au cours de la saison 2020 : « J’ai senti que tout se mettait en place, notamment lors de la Solo Guy Cotten. Cependant, j’ai à nouveau chuté lors de la 1e nuit de la 1e étape. Il a alors fallu tout reconstruire au fil de la Solitaire. » Cette fameuse épreuve où l’erreur n’est pas permise.


Les performances sont d’autant plus belles
Malgré un bord loupé qui coûte cher, Tanguy Le Turquais estime que sa saison a été plutôt satisfaisante : toujours aux avant-postes sur les courses d’avant-saison, il réalise une belle 1e étape et se rattrape bien sur le 3e et dernier acte de la 51e édition de la Solitaire. De quoi donner confiance au jeune skipper : « Je sens que je suis sur la bonne voie. Il me reste un cap psychologique à passer, pour avoir davantage confiance en moi, mais je pense ne plus être loin d’une vraie performance. »

Cette Solitaire aura aussi permis à Yann de reprendre confiance. En montant sur le podium de la 2e étape (3e à Dunkerque) et en menant une partie du 3e acte, le skipper de Quéguiner Matériaux – Leucémie Espoir a repris goût : « Je me suis vu gagner la 3e étape et prendre une belle option pour le classement général. J’ai confirmé, en tous cas, que j’en avais toujours les capacités. » Il lui reste maintenant à construire cela : « Gagner une Solitaire demande une énorme confiance en soi et un ascendant psychologique sur les concurrents. Cela se construit et je sens que le processus est en marche. »


Tanguy, comme Yann, ne souhaitent désormais qu’une chose : revenir pour confirmer. « Pour remporter la Solitaire, il faut être bon, tout le temps. Il faut rester lucide, malgré la fatigue qui s’accumule, et peut-être aussi un peu de réussite. » En tous cas, Tanguy emmagasine de l’expérience : « J’ai une bien meilleure gestion de la fatigue, par exemple. Et maintenant, je sais exactement ce qu’il faut que je fasse pour accrocher de belles places ! » Ce n’est pas le triple vainqueur de l’épreuve qui dira le contraire : « À partir du moment où je sais que j’ai les capacités de gagner une 4e Solitaire, je ne peux pas me dire que je ne reviens pas. J’arrêterai quand je ne pourrai plus la gagner, ou au moins remporter une étape, car c’est ce qui m’anime, ce qui me fait avancer. »

 

Tanguy Le Turquais - 27e (10 jours, 5 heures, 39 minutes et 11 secondes de course)
Yann Eliès - 8e (10 jours, 3 heures, 29 minutes et 54 secondes de course)
Les résultats complets de la 51e édition de la Solitaire du Figaro <