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Tout le monde à terre !

Sommés de s’arrêter dans le port de la Corogne, alors qu’ils progressaient au près, le long des côtes espagnoles, dans un vent de 25 noeuds et une mer formée, Yann Eliès et ses 38 camarades de course, ont rejoint les pontons du port ibérique en fin d’après-midi. Inquiétéé par le démâtage de Corentin Horeau, survenu un peu avant 16 heures, et soucieuse de voir les conditions météo se renforcer dans la nuit, la Direction de Course a décidé de neutraliser la flotte au Nord Ouest de l’Espagne.

Les Figaros Beneteau apres le depart de la 2eme etape de la Solitaire du Figaro - Eric Bompard cachemire entre Sanxenxo (Espagne) et La Cornouaille - Sanxenxo le 07/06/2015
© Alexis Courcoux

Une décision saluée par l’ensemble des coureurs comme en témoignait Yann, sitôt rentré à terre «Nous sommes contents d’être là, c’était la bonne décision. C’était vraiment limite de longer la côte dans ces conditions. Il n’y avait pas tant de vent que ça près de la côte, mais nous étions très proches des cailloux et il y avait quand même pas mal de mer. Evoluer aussi près de la côte, cette nuit, avec 40 noeuds de vent, ça n’aurait pas été raisonnable ! »

Partie hier de Sanxenxo, la flotte avait progressé toute la nuit le long des côtes ibériques, pour éviter les vents violents qui sévissaient au large. Septième au moment de quitter la baie ,Yann avait réussi à se glisser dans le quatuor de tête, avant de se faire piéger au cap Finisterre. «Ca a été la croix et la bannière pour s’extirper de la baie, mais ensuite j’ai réussi à revenir en tête en allant jouer un peu plus au large, car le vent y était plus constant. J’étais en train de faire le break et je pensais tenir le bon bout, lorsqu’un orage a tout cassé, pour me renvoyer en queue de peloton! C’était frustrant. C’était une sanction vraiment sévère.»

Trente deuxième, au milieu de la nuit, le briochin était en train de revenir dans le match lorsque la course a été neutralisée. Et même si la partie était loin d’être terminée, les organismes étaient déjà bien éprouvés. «Je ne sais pas combien de virements de bord, nous avons enchainés, mais physiquement c’était très dur. Aucun de nous n’avait trouvé le moyen de dormir cette nuit ou ce matin, et c’était compliqué d’attaquer la face Nord du Mont Blanc avec un tel déficit de sommeil. En terme de sécurité, il valait mieux s’arrêter.» 

Accompagné d’Enzo, son préparateur, Yann a cherché un endroit ou dormir et se restaurer sitôt son bateau amarré. Demain matin, un briefing permettra d’en savoir un peu plus sur les décisions du comité de course pour la suite. Pour l’instant  la flotte devrait rester à la Corogne jusqu’à mercredi. Quand à la première partie de la course, elle sera tout simplement annulée, et les dés seront relancés.