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Élodie Bonafous signe un podium d’étape et entre dans la légende de la course !

Ce mercredi 7 septembre, à 19h42, Élodie Bonafous a bouclé les 640 milles de la troisième et ultime étape de la 53e Solitaire du Figaro, signant avec panache une époustouflante troisième place derrière Tom Laperche, le grand vainqueur de l’épreuve, et Gaston Morvan. La skipper du Groupe Quéguiner – La Vie en Rose a ainsi non seulement confirmé toute l’étendue de son talent, notamment dans des conditions difficiles et engagées, mais elle est également entrée dans l’histoire de la course, devenant la deuxième femme après la Britannique Clare Francis en 1975 à y accrocher un podium d’étape !

Elodie Bonafous a bord du Figaro Queguiner-La Vie en Rose 3e de l'Etape 3 de la Solitaire du Figaro
© Alexis Courcoux

Elle avait prévenu avant même le départ de ce troisième et dernier round qu’elle jetterait toutes ses forces dans la bataille et qu’elle attaquerait pied au plancher sur le long bord de portant de 300 milles entre Los Farallonnes et l’arrivée annoncé sportif. Élodie Bonafous a tenu sa parole mais elle a, en prime, fait une véritable démonstration de ses compétences dans des conditions pourtant extrêmement engagées, avec jusqu’à 40 nœuds de vent sur une mer démontée. « A certains moments, on a tellement pris cher ! », a avoué la skipper du Groupe Quéguiner – La Vie en Rose qui a n’a jamais rien lâché et s’est battue comme une lionne du début à la fin. « Sur le bord pour rejoindre les îles espagnoles, ça a été compliqué. J’ai eu le mal de mer et la migraine puis il a suffi de deux-trois bons coups un peu avant Farallonnes pour que je me retrouve reboostée à bloc », a commenté la navigatrice qui a alors débordé le petit archipel en 6e position, plus déterminée que jamais à concrétiser ses efforts et son travail de ces trois dernières années. « J’ai attaqué le portant en me disant « j’y vais, mais j’ai peur », consciente du fait que je devais mettre le pied dedans pour ne pas me faire marcher dessus par le bateau. C’était franchement engagé mais aussi trop stylé ! », a détaillé Élodie qui a toutefois parfois connu des moments de doute et quelques petites frayeurs. « Ce matin, je savais que j’étais 3e au moment de jiber mais ensuite je n’ai plus du tout su comment me situer. Je n’avais plus personne à l’AIS et encore moins en visu. C’est, en plus, un moment où, dans un empannage, j’ai fait une énorme cocotte dans mon spi. J’ai dû multiplier les manœuvres pour m’en sortir et j’ai vraiment cru que j’avais encaissé des milles or, rapidement, j’ai de nouveau entendu certains concurrents à la VHF, dont Guillaume Pirouelle qui était finalement toujours à la même distance derrière moi. Immédiatement, je me suis remobilisée et reconcentrée car j’ai compris que j’étais vraiment en train de faire une super étape ! », a commenté la Finistérienne.

« Tout s’est joué dans la tête ! »

 « Je suis restée focus pour bourriner et bourriner encore. Tout s’est finalement joué dans la tête », a relaté la skipper qui n’a assurément pas volé sa belle troisième place sur une étape unanimement jugée costaude. « C’est génial. Jusqu’ici, j’avais fait des podiums, mais en double. Cette fois, je l’ai fait en solo et je suis trop contente d’être parvenue à aller au bout des choses. J’ai globalement toujours eu de bonnes sensations cette saison et sur cette Solitaire mais j’ai souvent eu l’impression de passer à côté des choses. Finalement, comme toujours en Figaro, ce sont des détails qui font la différence, qui font que ça passe ou pas », a détaillé Élodie, éreintée mais tenue par l’euphorie. « Ce podium, c’est clairement la cerise sur le gâteau. Ça efface tout le reste et même le stress que j’ai ressenti en arrivant sur la ligne d’arrivée. Un stress que même en passant le Bac, je n’avais jamais éprouvé ! J’ai repensé à Charlotte (Yven) qui s’était plantée juste avant d’arriver l’an dernier à Roscoff, et à plein d’autres choses qui m’ont fait un peu peur. Ce qui s’est passé dans ma tête au moment la course s’est terminée, c’est un mélange de plein de trucs en mode « ouf » », a indiqué la Figariste qui devrait, grâce à cette remarquable performance et à son temps de course, faire un remarquable bond au classement général de l’épreuve. « C’est trop de la balle ! », a terminé Élodie Bonafous qui va devoir patienter un peu pour connaître son résultat définitif, mais qui a des chances de faire encore bien mieux que sa 12e place l’an passé !