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Elodie Bonafous : « J’ai savouré chaque instant passé sur l’eau et passé un cap »

Pour sa quatrième saison sur le circuit des Figaro Beneteau, Élodie Bonafous affichait légitimement de grosses ambitions, forte notamment d’une 8e place dans la Solitaire du Figaro et d’un podium d’étape dans cette même épreuve en 2022. C’est ainsi sur les chapeaux de roues qu’elle a débuté l’année, s’octroyant une prometteuse troisième place sur la Solo Maître CoQ avant, malheureusement, de subir une blessure au genou lors d’un entraînement, quelques jours plus tard. Accepter la blessure, trouver la force d’avancer, faire face aux doutes… le chemin de la résilience n’a pas été simple, mais la skipper du Groupe Quéguiner – La Vie en Rose a su trouver les ressources pour rebondir vite et bien, signant ainsi un retour remarqué à la compétition après trois mois d’arrêt forcé. A la clé, une remarquable régularité aux avant-postes, mais aussi et surtout une très belle 6e place sur la reine des courses en solitaire et à armes égales avec, en prime, un nouveau podium d’étape !
 

LA SOLITAIRE DU FIGARO PAPREC 2023
© Alexis Courcoux

Avec la blessure vient tout un flot d’étapes longues, douloureuses et laborieuses : cicatrisation, immobilisation, récupération, rééducation, réathlétisation, retour à l’entraînement, puis en compétition. Chaque sportif doit alors trouver sa propre motivation pour encaisser et traverser l’épreuve. Il y a des bas, mais au final, tous valent le coup pour l’intensité du plaisir ressenti de pouvoir s’entraîner de nouveau, de faire son retour à la compétition et de se dire « I’m back », avec autant d’excitation que de détermination. « Ça m’a fait beaucoup travailler mentalement. Le simple fait de réussir à être au départ de la Solitaire du Figaro est alors devenu un objectif en soi, mais je me suis donnée malgré tout les moyens de pouvoir la faire à 100%. Au début, j’ai eu peur d’être limitée en termes de capacités, mais j’ai vraiment fait mon maximum pendant ma période de rééducation pour prendre soin de moi et sécuriser ma blessure », détaille la Finistérienne qui s’est rassurée d’emblée en solitaire en terminant 4e de la Solo Guy Cotten. « J’ai ainsi pu aborder la Solitaire du Figaro sans changer mon objectif initial, à savoir, aller chercher le podium. Me dire « allez feu, il n’y a plus qu’à ! ».

 


« Sur l’eau, j’ai ressenti une incroyable sensation de bien-être »

Fin août, lorsqu’elle s’aligne au départ de la première étape, Élodie le ressens instantanément. Les sensations sont là. L’excitation et la joie aussi. « Je n’ai jamais pris autant de plaisir à naviguer. J’ai réalisé à quel point j’avais de la chance d’être là car ce n’était quand même pas gagné au départ. J’ai savouré chaque nuit, chaque instant passés en mer. Même lorsque j’étais dans le dur, je me sentais étrangement heureuse », souligne la skipper du Groupe Quéguiner – La Vie en Rose qui a globalement toujours été dans les bons coups ou qui a, à tout le moins, toujours réussi à limiter la casse, comme lors de la deuxième étape entre Kinsale et la baie de Morlaix qui a coûté si cher à certains autres favoris. A l’arrivée ? Une 6e place au classement général et une éclatante deuxième place dans la dernière manche entre Roscoff et Piriac-sur-Mer après l’avoir longtemps menée de la tête et des épaules.

 

« Inconsciemment, je pense avoir passé un cap cette année. Il y a en effet plein de détails sur le plan de la performance qui m’ont permis d’augmenter mon niveau d’exigence.  Sur l’eau, tout était fluide et j’ai ressenti une incroyable sensation de bien-être », assure la navigatrice qui a confirmé qu’elle savait faire preuve de résilience, mais aussi et surtout qu’elle était là et bien là. « J’ai pas mal d’idées pour améliorer encore certaines choses afin de gagner le petit degré en plus qui me permettra, je l’espère, de monter sur le podium l’an prochain », termine Élodie Bonafous dont l’opération du genou a été réalisé avec succès en début de semaine à Lorient avec, dans la foulée, une nouvelle période de rééducation au CERS Capbreton.