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Arrivé à Newport: « Dans le timing mais avec du pain sur la planche »

Partis de Lorient le 5 mai dernier, Yann Eliès, Ronan Deshayes et Vincent Busnel ont rejoint Newport (Rhode Island, Etats-Unis) ce mardi, sur les coups de 8 heures, au terme de onze jours de convoyage plutôt musclés qui ont mis à rude épreuve le bateau autant que les organismes. L’avantage toutefois, c’est qu’ils ont permis à la petite équipe de valider un certains nombre de points, ou, à l’inverse de lister les petites choses qui vont devoir être modifiées ou améliorées d’ici au départ de la Transat New-York – Vendée programmé le 29 mai prochain, puis totalement entérinées avant le coup d’envoi du Vendée Globe en novembre. Le point avec le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir.

A poste à Newport - 17 mai 2016
© DR

Yann, comment s’est passée cette traversée de l’Atlantique nord ?
« C’était sympa. La vie à bord à trois s’est bien passée. Ce n’était pas évident car tout le monde était bien fatigué avant de partir avec la fin du chantier. Au bout du compte, nous n’avons pas rencontré de problème majeur malgré les conditions un peu dures que nous avons traversées. Ca a été exigeant moralement. D’ailleurs, nous nous sommes souvent consolés en pensant aux copains engagés dans The Transat Bakerly en Class40 qui eux, ont été encore plus secoués que nous. Lorsque le bateau tape beaucoup, comme cela a été le cas ces derniers jours, il est impossible de dormir et on souffre pour le bateau. Quoi qu’il en soit, nous avons pu valider les principales modifications que nous avons effectuées cet hiver, en l’occurrence les systèmes de safran et de ballast. Aujourd’hui, j’ai vraiment la sensation d’être sur un bateau beaucoup plus « facile » qu’avant. Maintenant, il nous reste énormément de travail pour arriver à fiabiliser tout un tas de petits détails pour être totalement prêts au moment du départ du Vendée Globe. En clair, nous sommes dans le timing, mais nous avons du pain sur la planche. »

Pouvez-vous nous donner des exemples ?
« Dans l’immédiat, nous allons faire en sorte de faire évoluer une partie de ces petits détails qui nous font défaut. Aujourd’hui, ils ne nous empêchent pas de traverser l’Atlantique car ils ne sont pas indispensables, mais une fois qu’ils seront mis en place, ils nous faciliteront largement la vie à bord. Je pense notamment au système d’hydrogénérateur que nous avons encore du mal à fiabiliser. Il produit de l’électricité mais pas durablement. La table à carte doit aussi être optimisée pour devenir plus confortable. Idem en ce qui concerne la bannette. Lorsqu’il y a des gros chocs, je n’arrive pas à y rester et je suis finalement mieux par terre. Par conséquent, nous devons améliorer cet espace. Il y a aussi les protections et les entrées d’eau dans le cockpit que nous devons parfaire. Pendant ce convoyage, nous avons eu très froid, surtout du côté de la porte des glaces. Nous avons véritablement navigué dans des conditions hivernales et nous avons pu nous rendre compte de l’importance d’être bien au sec. C’est un point que nous n’aurons pas le temps de régler d’ici au départ le 29 mai, mais sur lequel nous travaillerons lors du chantier d’été. »

Quel est le programme du team d’ici au départ de la course ?
« Nous avons quatre jours devant nous pour bosser un maximum. Le fait d’être à Newport, la Mecque américaine de la voile, va être très pratique car nous aurons tout à disposition. C’est vraiment le spot idéal pour travailler, s’approvisionner en pièces et autres. Samedi, nous nous alignerons au départ du prologue qui nous mènera jusqu’à New-York. Sur place, ce sera un peu plus compliqué d’avancer sur certains points. Cela signifie que tout ce qui doit être fait doit être terminé avant de quitter Newport. »