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Solo Concarneau: "jouer la gagne mais sans pression"

Vainqueur des deux premières épreuves du calendrier Figaro Béneteau, Yann Eliès sera l'homme à battre sur la Solo Concarneau, qui débutera demain dans les eaux de la Ville Close. A trois semaines de la Solitaire du Figaro, cette course de 330 milles fera office de répétition générale, avant de s'attaquer à l'épreuve reine de la saison. Mais le skipper de Groupe Quéguiner - Leucémie Espoir l'aborde sans pression particulière. Déterminé à asseoir sa domination, il vient surtout se faire plaisir.

Actu du 6 mai 2015

Arrivé dès hier dans la ville de Concarneau, ce n'est que ce matin que Yann Eliès a rejoint ses petits camarades, sur les pontons du port de plaisance de la Ville Close. Soucieux de préserver son bateau de la houle qui malmenait les coques hier, à l'entrée du port, le skipper de Groupe Quéguiner Leucémie-Espoir avait fait le choix de s'amarrer au pied de la Criée, pour préserver son monocoque. «Ca bougeait dans tous les sens, et ça tirait fort sur les amarres, donc j'ai préféré me mettre à l'abri, en attendant que ça se calme. Je pense que c'était le bon choix, car certains ont un peu abîmé leur figaro.» Vainqueur des deux premières épreuves de la saison, Yann tentera de prolonger le plaisir sur cette course qui fera office de répétition générale à trois semaines de la Reine des Solitaires. Et s'il y a 15 jours, il hésitait encore à venir à Concarneau, son plaisir de régater l'a convaincu de s'aligner «On devient vite accroc à la victoire, et c'est vrai que dans un coin de ma tête, je me dis que si je gagne celle-là, je peux peut-être tout gagner. Mais c'est surtout pour le plaisir de naviguer et de me battre avec les petits copains que je suis là. C'est ça le vrai moteur ! Si je n'avais pas participé, j'aurais passé un mois sans compétition, c'est beaucoup trop long!»

Jouer la gagne, mais sans pression !
34 figaristes s'élanceront sur cette course de 330 milles, demain à 15h. Un beau plateau que Yann tentera de mettre dans son sillage, même s'il sait que ses concurrents ne lui feront pas de cadeau.  «Tous les favoris habituels sont là, à l'exception de Jérémie Beyou qui se fait opérer du genou. Il y a toujours les jeunes à surveiller, Charlie Dalin, Adrien Hardy, ou encore Xavier Macaire qui avait fait une magnifique course de nuit sur la Solo Maitre Coq. Les deux skippers Macif sont en forme également. Et puis il y aussi le grand retour de Gildas Mahé. Il n'a pas beaucoup navigué, et a peu de moyens, mais c'est un bon marin, et on va voir s'il est en forme» se réjouit-t-il. Cette course sera la dernière avant de s'attaquer à l'épreuve reine de la saison, celle à ne pas louper serait-on tenté de dire. Mais Yann dit l'aborder sans pression particulière «Ma préparation des derniers mois est réussie, donc même si je me plante, ça ne remettra pas en question tout ce que j'ai fait en amont. D'un point de vue technique en revanche, il y a des choses à valider. J'ai un petit spi à essayer, et un solent que je n'ai pas encore eu l'occasion de tester. C'est une voile d'avant sur laquelle j'ai fait un choix très différent des autres, donc j'aimerais pouvoir valider tout ça. Après l'objectif reste le même, c'est de gagner!»

Vent, petit temps, pièges, et vitesse... Il y en aura pour tous les gouts
Un parcours intéressant de 330 milles, emmènera la flotte jusqu'aux Pierres Vertes, à la pointe du Finistère, avant de redescendre vers l'Ile d'Yeu, puis de remonter vers Concarneau où se jouera l'arrivée. Un parcours que Yann a soigneusement préparé. «Hier on a navigué avec Enzo (Vincent Brusnel) mon préparateur, pour faire un dernier point sur le bateau. On a une belle complicité, et c'est toujours un bonheur de bosser ensemble», nous confiait-t-il ce matin, avant de nous livrer son analyse du parcours «Il y aura à la fois des allures très physiques, où il faudra se donner, et des allures plus tranquilles où l'on pourra se reposer. De Penmarc'h au Raz de Sein, puis aux Pierres Vertes, il y aura pas mal de courants, avec du vent assez faible, et de nombreux pièges. Après ce sera une course de vitesse.» Extrêmement violent ces derniers jours, le vent devrait offrir une belle accalmie avant de reprendre des tours vendredi comme l'expliquait Yann après avoir étudier les fichiers météo «On devrait partir dans des conditions sympathiques, au portant, vers la pointe Bretagne. Il y aura ensuite une petite transition, avec un peu moins de vent pour revenir vers les Glénan. Puis ça devrait se corser. On pourrait prendre 30 noeuds de vent sur le retour de l‘Ile d'Yeu. J'espère qu'on ira au bout car c'est pas mal de naviguer dans des conditions musclées.»
Selon les routages, les figaristes devraient partir pour 48 heures de navigation, et être de retour à Concarneau, samedi après-midi.