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Yann Eliès : « J’ai appris plein de choses, mais aussi que je devais recharger les batteries »

Un mois et demi seulement après sa belle cinquième place dans le Vendée Globe, Yann Eliès a signé, cette semaine, son retour sur le circuit des Figaro Bénéteau. Son tour du monde en solitaire pas « tout à fait encore digéré », comme il l’avait lui-même indiqué il y a quelques jours, le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir s’est, en effet, aligné au départ de la 8e édition de la Solo Normandie, la première épreuve du Championnat de France Elite de course au large 2017. Son but : se remettre dans le bain rapidement et dégager les points à travailler d’ici à la fameuse Solitaire Urgo – Le Figaro, son objectif n°1 de la saison, programmé en juin prochain. Le contrat a été rempli même si les conditions difficiles rencontrées lors de la course ont mis en évidence une chose : il faut encore récupérer. De fait, 80 jours de mer, ça laisse des traces. Reste qu’à l’arrivée, c’est quand même une 7e place à moins de quatre minutes du quatrième. 

Yann Elies (Groupe Queguiner) lors de la 3eme etape de la Solitaire du Figaro Eric Bompard Cachemire 2014 entre Roscoff et les Sables d'Olonne
© Alexis Courcoux

Cette Solo Normandie s’annonçait technique. Le fait est qu’elle a tenu ses promesses d’autant que la météo a largement corsé le tout avec entre 25 et 30 nœuds sur la majorité du parcours et une mer pour le moins hachée. Dans ces conditions, autant dire que la reprise a été copieuse pour les Figaristes et ce, malgré une modification du tracé avant même le départ puis une réduction de parcours à hauteur de Men Marc’h (nord-est de Bréhat), pour un atterrissage à Saint-Quay-Portrieux plutôt qu’à Cherbourg. A leur arrivée à terre, tous les marins engagés dans la course ont avoué que ça avait été dur et Yann Eliès n’a pas dérogé à la règle. « Je suis un peu déçu du résultat car il y avait moyen de faire quatrième, une place plutôt honorable. Finalement, je termine 7à un peu moins de quatre minutes du quatrième justement. Ce n’est pas très grave. Le fait marquant, c’est que j’ai trouvé ça dur », a expliqué le marin qui s’était posé la question de savoir si le fait de participer à l’épreuve n’était pas un peu prématuré, son Vendée Globe étant encore très frais.

Doser les navigations et récupérer
« La conclusion, c’est que ça l’était sans doute. Les conditions que nous avons eues ont été assez révélatrices de la forme mentale du moment de chacun d’entre nous. De fait, c’était dur et il a vraiment fallu se battre pour être au niveau. L’abnégation qu’il a fallu mettre dans la bataille a vraiment été importante. Le point positif, c’est que cela m’a permis de comprendre qu’il fallait que je me repose, que je récupère encore et que je devais doser les moments où je dois naviguer plutôt que de vouloir absolument aller sur l’eau à tout prix. J’en m’en doutais un peu, mais à présent j’en suis sûr », a détaillé le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir qui a également pu évaluer les points à travailler prochainement. « Aujourd’hui, le bateau n’est pas prêt et moi non plus. Pas de panique pour autant. L’objectif reste la Solitaire et nous avons encore deux mois et demi devant nous. Il va falloir placer correctement les navigations dans le planning et bien les travailler. Mais avant tout, il va falloir recharger les batteries. C’était bien d’être sur cette Solo Normandie, car j’ai appris plein de choses mais dans l’immédiat, le maître-mot est « récupération » ».